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novembre 2013

29/11/2013

CALIFORNIA DREAMING IN PARIS

Ken Ganga est californien. Après ses études de physique à Berkeley et à Princeton, il a travaillé au Caltech avant de rejoindre le laboratoire  APC, attiré par la mousse et le pain auchocolat… Aujourd’hui il travaille sur  le satellite PLANCK et sur d’autres expériences dédiées à l’observation du fond diffus cosmologique. Il participe aussi au projet EUCLID, qui a pour but de comprendre les questions qui entourent la matière noire et l’énergie noire.

ALORS KEN, CE FOND DIFFUS COSMOLOGIQUE ?CartPlanck copie

Le fond diffus cosmologique (FDC ou CMB) a été découvert fortuitement en 1964 par Penzias et Wilson (en savoir plus). C’est le nom donné au rayonnement électromagnétique issu, selon le modèle standard de la cosmologie, de l'époque dense et chaude qu'a connue l'Univers après le Big Bang.

COMMENT A-T-ON AVANCE ?

L’instrument FIRAS du satellite COBE (lancé en 1989) devait montrer que le spectre  de la lumière du FDC  était bien un spectre de corps noir,  tel que prédit par la théorie du Big Bang. Au-delà de cette homogénéité apparente, l’instrument DMR, du même satellite, devait détecter des variations infimes dans les intensités observées, ces anisotropies étant à l’origine des grandes structures actuelles de l’univers, amas, galaxies, étoiles, etc.

OU EN EST-ON AUJOURD’HUI ?

Les satellites WMAP et PLANCK, en améliorant  la précision des mesures ont permis de confirmer spectaculairement ces observations : En nous permettant de mesurer la cause de l’univers et ses composants. Cela a permis aussi de préciser l’âge de l’univers  et sa vitesse d’expansion.

ET SI ON PARLAIT DE PLANCK ?

Planck01La conception du satellite PLANCK a  débuté en 1993. Il a été lancé le 14 mai 2009 pour mesurer le ciel à « l’aube du temps ». Il s’agissait de réaliser des cartes de l’Univers observable au moment de l’émission de sa plus ancienne lumière. PLANCK  a été arrêté le samedi 19 octobre dernier, après une mission couronnée  de succès. Il emportait deux instruments, HFI, similaire à un télescope infrarouge (coordonné par la France) et LFI, comparable à un télescope radio (sous responsabilité italienne), avec la collaboration de plusieurs dizaines d’instituts et de plusieurs centaines de chercheurs et ingénieurs  du monde entier.

Tout savoir (ou presque) sur Planck : http://public.planck.fr/

 

16/11/2013

CHRONO-MAITRE ET FIL DU TEMPS

J’imagine que comme moi, vous avez toujours rêvé de voyager dans le temps, La-machine-a-remonter-le-temps-300x223non ? Eh bien voici le  manuel qui vous permettra, peut-être, de satisfaire ce vieux rêve… Et qui plus est signé d’un scientifique qui présente tous les gages requis de sérieux, l’astrophysicien Marc Lachièze Rey !

Chercheur CNRS, membre du laboratoire APC (AstroParticule et Cosmologie), à Paris, spécialiste de la topologie, de l’espace temps et de la matière noire, connu pour ses travaux de théoricien et de cosmologue, Marc est aussi un grand vulgarisateur devant l’éternel !

Si son livre ne nous fournit pas les plans exacts de la machine, il nous donne des informations précieuses. Dans la première partie, il montre que le temps n’existe pas dans la relativité générale : indépendamment de toute théorie, les voyages dans le temps ne peuvent exister que si le temps n’existe pas. Dans la deuxième partie il postule qu’il semble donc possible, en principe, de voyager dans le temps dans le cadre de la relativité générale. CQFD !

Un passage  en revue de la littérature sur le sujet, des travaux de Godël aux ouvrages consacrés aux trous de vers ou aux cordes cosmiques, lui permet d’étudier si cette possibilité de principe peut se réaliser en pratique.

Couv MLReySi le temps existe quelles sont les conséquences ? Ce sont les fameux paradoxes du temps, qui viennent  de ce qu’on veut faire coïncider les expériences, qu’elles soient de pensée ou pas, avec l’existence du temps. On peut ainsi considérer que si le temps n’existe pas, le voyage temporel peut exister. Reste à analyser le célèbre paradoxe du grand-père …

Le livre nous en propose l’exemple le plus  frappant  à travers la conjecture d’Hawking, non démontrée par ailleurs. Le passage en revue des concepts temporels tels que la  durée propre, la causalité, la datation, et leur comparaison avec leur conception dans une perspective newtonienne  lui permet de conclure à l’impossibilité de parler de temps en relativité générale.

Un seul regret toutefois : que l'auteur n''ait pas pu tenter l'expérience avec le fameux "Chronoscaphe" de Blake et Mortimer... Notre bonheur eut été complet !

 Marc Lachièze-Rey, « Voyager dans le temps ». Editions Science ouverte