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novembre 2014

26/11/2014

UNIVERS ET CONTRE TOUS !

Avouez-le, vous avez toujours rêvé de le savoir : y a-t-il eu quelque chose avant le big-bang, que signifie "première lumière de l'univers" ou "énergie noire", peut-on ressortir d'un trou noir, c’est quoi le paradoxe des jumeaux…

Vous l'avez rêvé, le centre de cosmologie de Paris l'a fait !

Pour la quatrième année, des enseignants de lycée d’Île-DSC00861de-France ont eu l’occasion de participer à « Enseigner l'Univers »,  un atelier de cosmologie de trois jours, qui se tenait au Palais de la Découverte sous la houlette (éclairée) du prix Nobel George Smoot et de Pierre Binéttruy. Cet atelier, qui fait partie du programme de formation pour les enseignants, le PAF (Plan Académique de Formation) leur permet chaque année de découvrir différents aspects de l'histoire de l'Univers, de sa vie et de son œuvre. Le domaine est vaste, jugez-en plutôt : big-bang, inflation, fonds cosmologique, énergie noire, trou noir, ondes gravitationnelles, auxquels il faut ajouter l'apparition des galaxies, la relativité générale, l'horizon cosmologique, l’espace-temps, j'en passe et des meilleurs…

Comment ça se passe ? Pendant trois jours, nos adeptes de l'astrophysique et du ciel profond se sont familiarisés avec ces petites et ces grosses bêtes célestes à travers conférences, exposés et ateliers pratiques. Au fil de ces rencontres conviviales avec des chercheurs ou des ingénieurs, ils ont découvert les aspects théoriques et technologique de la détection et de l'observation en matière de cosmologie. Ces journées sont aussi le moyen de mieux connaître les besoins et les aspirations des enseignants en matière de pédagogie ou de diffusion de la culture scientifique, mais aussi d'envisager les moyens de répondre aux nouveaux défis de l'enseignement et de la vulgarisation.

DSC00783Au-delà des conférences, le programme comporte deux spécificités :
Une présentation des différents métiers de la recherche. Un laboratoire comme APC est composé pour plus de la moitié d’informaticiens, de mécaniciens, d'électroniciens, de qualiticiens ou encore d'administratifs qui assurent la gestion de projets dont les difficultés scientifiques ne le laissent en rien à la complexité technique, administrative ou humaine…
Par ailleurs, des ateliers pratiques qui permettent aux enseignants de découvrir certains des outils pédagogiques réalisés par le laboratoire tels que : télescope à muons, banc d'interférométrie optique, détecteur de fond cosmologique, etc., ces appareils reproduisant des instruments qui ont marqué les grandes étapes de la recherche astrophysique.

Ces journées de formation permettent aussi d'aborder le problème de la désaffection des filières scientifiques au sortir du secondaire et les moyens éventuels d'y apporter des solutions : pourquoi le choix de filières « utiles » comme l'informatique la gestion, les domaines médicaux ou paramédicaux, le commercial, au détriment des sciences  « dures » ? Pourquoi les filles qui sont souvent les plus brillantes  en sciences au lycée, sont-elles bien moins présentes ensuite dans ces mêmes domaines dans l'enseignement supérieur ?

Enfin, si ces questions vous intéressent, vous pouvez vous rendre sur le site du PCCP (www.pariscosmo.fr) et télécharger les présentations des différents intervenants ou visionner un certain nombre de conférences.

Pour conclure, en paraphrasant Pascal, disons que si le silence des espaces infinis m’effraie… leur contemplation me réconforte !

 

05/11/2014

LE GRAND MECHANT MOOC !

DSC00900Savez-vous ce qu'est un MOOC ? Derrière cet acronyme de cachent les “Massive Open On-line Courses”, c'est-à-dire dans la langue de Molière et selon la terminologie officielle, les «cours en ligne ouverts aux masses». Tout un programme ! La qualification de massive n'a rien d'excessif si l'on considère que certains de ses cours, aux États-Unis, ont rassemblé plus de 100 000 personnes… Cette expression recouvre en fait essentiellement deux types de « produits » : des cours qui aboutissent à une certification et ceux qui sont organisés pour un public d'auditeurs libres.

Les premiers MOOC sont nés au début des années 2000, au MIT (Massachusets Institute of Technology), qui proposa des ressources en ligne à  partir des cours dispensés en son sein, dans des disciplines les plus diverses. En France, c'est en 2005 que les premiers enseignements en ligne de ce type sont apparus. Les premiers à avoir tenté l'aventure des MOOC ont été les grandes écoles d'ingénieurs, suivies avec retard par certaines universités.

D'une manière générale, ce qui caractérise ce type d'enseignement numérique, c'est sa durée limitée dans le temps, typiquement quelques semaines, la diversité des publics auxquels il s'adresse, mais aussi son coût modique, de l'ordre de quelques dizaines d'euros. Encore faut-il ajouter que seuls les cours aboutissant à une certification sont payants. Le principe en est simple : il suffit de disposer d'un ordinateur personnel et on peut accéder aux ressources visées en se connectant à une plate-forme numérique spécialisée qui offre un certain nombre de fonctionnalités interactives permettant d'effectuer les exercices, le contrôle des connaissances acquises, ou encore des forums d'échange entre les participants.

DSC00461Tordons le cou une bonne fois pour toute à l'illusion que caressent encore nombre d'universitaires : le MOOC n'est pas un cours filmé ! Un MOOC se rapprocherait plus d'une série de fiction documentaire consacrée à un sujet précis. Chaque module ressemble à un épisode et l'enregistrement au tournage de séquences dont le scénario a été écrit et découpé à l'avance.

Le rapport avec l'Astroparticule, me direz-vous ? Ne vous inquiétez pas, j'y viens ! La plupart des universités sont aujourd'hui dotées de cellules dédiées à l'enseignement numérique qui émettent des appels à projets. C'est dans ce cadre que notre laboratoire APC, sous l'égide du physicien Pierre Binétruy et avec le concours du prix Nobel George Smoot, a mis en chantier un MOOC consacré à la gravitation. Intitulés « Gravité ! » (cherchez le clin d’œil…), ces six modules d'une heure ont pour ambition de balayer les questions touchant à la relativité,  de Galilée à Einstein, un sujet qui ne manque pas de gravité !

DSC00489Ce type d'enseignement tend à se développer à très grande vitesse, sans pour autant qu'un certain nombre de questions aient reçu réponse pour l'instant. Si les MOOC tournés vers le grand public s'inscrivent dans une tradition de diffusion de la culture scientifique, dans son sens le plus large, les cours qui proposent une certification ne sont pas sans soulever quelques problèmes : fiabilité de ces certifications, reconnaissance de ces formations par le monde universitaire tout autant que par celui de l'entreprise… Par ailleurs, même si des réponses intéressantes ont été apportées aux questions de la correction des exercices et de leur validation  (nombre des participants, identification des « copies », par exemple), il reste à insérer ce processus pédagogique dans le cadre existant, sachant qu'il ne s'y substituera pas, mais qu'il peut prendre une place essentielle dans certains domaines ou comme complément des modes traditionnels d'enseignement. Certains ont ainsi pointé du doigt un facteur supplémentaire d'isolement, l'étudiant se retrouvant seul face a son ordinateur, malgré les éléments d'accompagnement et d'interactivité mis à disposition… Allons, le pire n'est jamais sur et le meilleur peut en sortir !

Alors rendez-vous au printemps prochain pour le MOOC « GRAVITE ! » , je vous tiens au courant.