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04/05/2010 | 

Morphine

Le théâtre du Lucernaire joue jusqu'au 12 juin Morphine, une pièce adaptée de la nouvelle de Mikhaïl Boulgakov, mise en scène par Thierry Atlan. Dans la Russie du début du XXe siècle, un jeune médecin, raconte son addiction à la morphine.

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19/04/2010 | 

Le Psy est aussi une femme !

Au théâtre du Marais jusqu’au 5 juin, Josiane Pinson se produit dans son excellent spectacle PSYcause(s), où elle mêle humour noir et « aigre doux », le temps de quelques psychothérapies hilarantes.

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20/12/2009 | 

Le Climat à l'AGU

Copenhague est de l'avis de tous (ou presque) un échec. Certains y voient même la victoire des climato-sceptiques. Il est pour cela intéressant de jeter un oeil sur les derniers débats qui se sont tenus la semaine dernière à San Francisco lors de l'AGU, la grande messe des experts de la Terre. Pour suivre les exposés de l'AGU, il suffit de cliquer ici. Sur la question climatique, Je vous recommande la séance donnée la semaine dernière par Richard B. Alley sur le thème "Carbone dioxide in earth's climate history".

Sylvie Gruszow 

07/12/2009 | 

Copenhague : les journaux publient un éditorial commun

À rendez-vous exceptionnel, médiatisation exceptionnelle. La conférence sur le climat qui s'ouvre à Copenhague fait la «une» de la quasi-totalité des quotidiens de la presse nationale. Et cette initiative médiatique ne s’arrête pas là. Ce lundi, 56 journaux dans 44 pays font un geste sans précédent : parler d’une seule voix par le biais d’un éditorial commun. En France, Le Monde et Libération, donc, participent à cette opération «sans précédent». L’objectif est de souligner la portée historique des débats qui vont animer la capitale danoise pendant les quinze prochains jours. En voici quelques extraits, tirés de l'éditorial publié par Le Monde :

«Nous demandons aux représentants des cent quatre-vingt-douze pays réunis à Copenhague de ne pas hésiter, de ne pas sombrer dans les querelles, de ne pas se rejeter mutuellement la faute mais de saisir l'opportunité de réagir face à ce qui est aujourd'hui le plus grand échec politique contemporain. Cela ne doit pas être un combat entre le monde riche et le monde pauvre, ni entre l'Est et l'Ouest. Le changement climatique nous affecte tous et c'est ensemble que nous devons nous y attaquer

«La science est complexe mais les faits sont clairs. Le monde doit prendre les mesures pour limiter la hausse des températures à 2°C, un objectif qui exigera que les émissions mondiales cessent d'augmenter et commencent à diminuer au cours des cinq à dix prochaines années. Une hausse de 3 à 4° – soit la plus faible augmentation à laquelle il faut s'attendre si nous ne faisons rien – dessécherait les continents, transformant les terres fertiles en déserts. La moitié des espèces vivantes pourraient disparaître, des millions de gens seraient déplacés, des pays entiers engloutis par la mer

«Se défaire de notre accoutumance au carbone au cours des deux ou trois prochaines décennies exigera des prouesses d'ingénierie et d'innovation inégalées dans l'histoire humaine. Mais alors qu'envoyer un homme sur la Lune ou provoquer la fission de l'atome ont été des exploits dus au conflit et à la compétition, la course au carbone qui s'annonce doit être guidée par une vaste collaboration visant à notre sauvetage collectif

«Les politiciens réunis à Copenhague tiennent entre leurs mains le jugement de l'histoire sur la génération actuelle: une génération qui a été confrontée à un défi et qui l'a relevé, ou une génération qui a été assez stupide pour voir fondre sur elle les calamités mais n'a rien fait pour les éviter. Nous implorons les participants de faire le bon choix.»

Cédric Duval

03/12/2009 | 

Suivez la dissection du cerveau du patient H.M. en direct

Le plus célèbre patient de l'histoire des neurosciences modernes va-t-il enfin livrer son secret ? C’est en tout cas ce qu’espèrent les chercheurs qui procèdent en ce moment à  la dissection de son cerveau. Une expérience que les internautes peuvent suivre en direct sur le site de l'Observatoire du cerveau.

Henry Molaison (H.M.) avait subi en 1953 l'ablation d'une partie de ses lobes temporaux médians. Depuis, il était incapable d'enregistrer de nouveaux souvenirs. Longuement suivi de son vivant, H.M. a déjà beaucoup fait progresser l'étude de la mémoire. Décédé en décembre 2008, il avait légué son cerveau à la science. Jacopo Annese, neuroanatomiste à l'université de San Diego, a recueilli son cerveau et effectué une première reconstruction en trois dimensions. L’ objectif aujourd’hui, est d’essayer de relier le plus précisément possible les lésions aux troubles de la mémoire observés du vivant de H.M.

Cédric Duval

23/11/2009 | 

Des archives en danger

Peut-être connaissez-vous les Archives Audiovisuelles de la Recherche (AAR), qui depuis 2001, collectent et diffuse en ligne des milliers d'heures d'enregistrements audiovisuels, consacrés à la recherche en sciences humaines et sociales. Chaque mois, ce sont 33 000 visiteurs uniques venant de plus de 160 pays qui se rendent sur ce site très intéressant en France. Une bonne chose direz-vous ! Et bien cela risque de ne pas durer.

Issues de l’Equipe Sémiotique Cognitive et Nouveaux Médias (Escom) et de la Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH), les AAR se trouvent en effet en grande difficulté. Par manque de soutien financier entraînant une diminution drastique de l'équipe, le pôle production-publication des AAR a été supprimé. La seule activité des AAR consiste aujourd'hui à continuer, à partir du corpus audiovisuel disponible, à développer et préciser - dans le cadre d'un projet ANR - des recherches sur la description, l'indexation et la constitution de dossiers thématiques, pédagogiques, etc.

Autrement dit, le renouvellement de cette documentation en ligne dans le domaine des sciences humaines et sociales, n'est plus assuré. Encore une fois, la diffusion des connaissances est pénalisée. À La Recherche, nous ne pouvons que regretter cette décision, à l'heure ou sciences et société ont plus que jamais besoin de se rencontrer. C'est pourquoi nous avons décidé de relayer cette information. Ceux qui souhaitent soutenir les AAR peuvent le faire en signant une pétition en ligne : http://www.archivesaudiovisuelles.fr/FR/_petitionSubmit.asp

Cédric Duval

10/11/2009 | 

Fin de la guerre froide et physique du froid

L'hélium est un gaz rare. Cette appelation est très géocentrique : en fait, c'est l'un des éléments les plus abondants de l'Univers, le second à s'être formé après le Big Bang (le premier est l'hydrogène). Toujours est-il qu'il n'y en a pas beaucoup sur Terre : il est si léger que dès qu'il est libre dans l'atmosphère, il s'échappe. Il a fallu attendre les années 1880 pour en trouver piégé dans des roches.

Mais l'hélium est très utile : on s'en sert notamment pour réfrigérer des appareils de physique aux températures proches du zéro absolu. Et il n'a pas beaucoup de remplaçant possible. A très basse température, il n'en a même aucun.

Or l'hélium est devenu très coûteux : plus de 1300€ le litre, si j'en crois la revue Science du 6 novembre dernier. Ce qui menace la viabilité de nombreuses expériences de physique de par le monde.

Les causes? L'augmentation de la demande, liée notamment à la mise en place par les Etats-Unis d'un réseau de détecteurs de neutrons destiné à repérer les éventuels trafics de matériaux radioactifs, suite au démantèlement d'une partie de l'arsenal nucléaire russe. Et la baisse de l'offre. L'hélium est en effet produit principalement par la décomposition radioactive du tritium (de l'hydrogène à deux neutrons), constituant de base des bombes nucléaires à fusion. Pendant la guerre froide, les Etats-Unis et l'Union soviétiques maintenaient des stocks importants de tritium, qu'ils ont sérieusement diminué depuis. Diminuant du même coup leur production de tritium.

L'effondrement du bloc de l'est, dont on a fêté ces jours ci l'un des épisodes les plus spectaculaires, n'aurait donc pas réchauffé que les relations entre les peuples.

Luc Allemand

06/11/2009 | 

Un prix!

Nous avons été très heureux d'apprendre ce matin que Sandrine Etien fait partie des lauréats du prix Alexandre Varenne des journalistes scientifiques. Elle est récompensée pour un article intitulé "Le sens des nombres", publié dans Les Dossiers de La Recherche n°34 de février 2009 "L'intelligence". Cet article n'est pas en ligne, mais il sera peut-être possible d'y remédier dans les prochaines semaines. La remise des prix aura lieu le 16 décembre.

Sandrine a effectué son stage de fin de Master de journalisme au sein de la rédaction de La Recherche il y a quelques années, et elle collabore régulièrement aux différentes publications de La Recherche (mensuel, trimestriel, hors-série).

Luc Allemand

28/10/2009 | 

Internet en liberté conditionnelle

A partir de mi-2010, les adresses web pourront contenir des caractères chinois, japonais, coréens, arabes... Pour le président de l'Icann, l'organisme en charge de la gestion des noms de domaine, Rod Beckstrom, ce changement était vraiment nécessaire car « sur les 1,6 milliard d'utilisateurs dans le monde aujourd'hui, plus de la moitié utilisent des langues dont l'écriture n'est pas en caractères romains ». Il y a déjà en effet 338 millions d'internautes chinois.

Faite hier, cette annonce est le premier changement consécutif à une nouvelle dont on a sous estimé l'importance pour le monde de l'internet : le 1er octobre dernier, l'Icann (Internet corporation for assigned names and numbers) gagnait son indépendance et se dégageait (un peu) de l'emprise du gouvernement américain.

Petit rappel historique. Internet est né dans le service des recherches avancées du département de la défense américain (Darpa) au début des années 1960. En 1977, alors qu'un nombre croissant d'universités s'étaient jointes à ce projet militaire, le contrôle est passé en partie sous la coupe de la NSF, la National Science Foundation, une agence gouvernementale dédiée à la recherche. En partie seulement, car un service de la Darpa a conservé l'attribution des noms de domaine. Ce service, l'Iana (Internet Assigned Numbers Authority) est finalement passé dans le civil en 1983, dépendant dès lors du ministère du commerce. Quinze ans plus tard, en 1998, Bill Clinton céda aux pressions des acteurs d'internet qui jugeaient le gouvernement américain trop présent et l'Iana passa aux mains du privé. C'est là que naquit l'Icann, une société privée de droit californien liée par contrat au ministère du commerce, et responsable de l'Iana. Société privée donc, mais avec une dépendance forte du gouvernement américain. Par exemple, en 2005, sous la pression d'organisations conservatrices, le ministère du commerce avait bloqué le processus d'attribution des extensions ".xxx" pour les sites pornographiques. Plus largement, contrôler les extensions, c'est contrôler l'existence sur la Toile de tous les pays du Globe.

Le contrat liant l'Icann au ministère du commerce arrivant à échéance le 30 septembre, les appels à plus d'indépendance se sont multipliés ces derniers mois, notamment de la part de la commissaire européenne Viviane Reding. Mais, comme nous nous en étions fait l'écho dans La Recherche (octobre 2009, p.35), les espoirs de changements s'étaient considérablement réduits en juin dernier lorsque le gouvernement américain a nommé à la tête de l'Icann rien de moins que l'ancien directeur du Centre de la cybersécurité (NCSC) lié au département de la défense, Rod Beckstrom.

Pourtant l'inattendu s'est produit et le gouvernement a accordé à l'Icann le statut d'organisme international et indépendant. La porte était donc ouverte au chantier de l'internationalisation des adresses web, bloqué jusque là. L'issue était pourtant inévitable car la Chine avait mis sur les rails un projet concurrent de gestion des noms de domaines.

La gouvernance d'internet est-elle devenue libre ? Hélas, ce n'est pas si simple. Certes, l'organisme à but non lucratif publiera des rapports réguliers qui seront maintenant accessibles à tout un chacun, et son activité sera contrôlée par des comités représentant les différents Etats du Monde. Mais l'Icann n'en reste pas moins une société privée, soumise au droit californien. Par ailleurs, le secrétariat d'Etat au commerce conservera une part de son influence : il s'est octroyé un siège — et donc un droit de veto — dans le comité chargé de la responsabilité de l'Icann et pèsera dans la nomination du bureau directeur de l'Icann.

Surtout, l'accord ne concerne pas l'Iana, dont le contrat court jusqu'en 2011 ! Or, en 2005, c'est à l'Iana que le gouvernement a confié la gestion des extensions. Pour deux ans au moins, le gouvernement américain conserve donc tout son contrôle. Un contrôle politiquement important quand on sait que le nombre d'extension est aujourd'hui limité à 250 et que la levée de cette limite en est au stade des discussions. Pour dire les choses de façon plus imagée, il est techniquement plus simple de supprimer d'un coup tous les « .fr » que de rebaptiser les « French fries » en « freedom fries »... Et rayer un pays de la carte d'internet, revient à appuyer sur un bouton.

La liberté d'internet n'est donc pour l'heure qu'une liberté conditionnelle. Mais ce premier pas mérite d'être salué.

Mathieu Nowak

26/10/2009 | 

Quels moyens pour l'Europe de la Recherche ?

« Aujourd’hui, 80 % des chercheurs, 75 % des investissements de recherche et 69 % des brevets se trouvent à l’extérieur de l’Union européenne ». Le constat vient de la Commission européenne (plus précisément, de la DG Recherche). Reprenant ces données dans son premier rapport annuel, publié début octobre, le Conseil de l’espace européen de la recherche, l’ERAB, les commente ainsi : « Il est humiliant de constater combien, aujourd’hui, l’Europe est petite » !

Créé en 2008 en remplacement du Comité consultatif européen pour la recherche, l’ERAB a pour mission de conseiller la Commission sur les orientations à adopter pour créer un véritable Espace européen de la recherche. On le savait déjà, mais son rapport le confirme : la Commission va avoir du pain sur la planche pour inciter les États-membres à faire en sorte que cet Espace européen voit le jour et soit une réussite ! Car selon l'ERAB, cela passe par la réalisation d'objectifs tous plus ambitieux les uns que les autres. Par exemple, à l’horizon 2030, la part du budget européen dévolue à la recherche devra avoir triplé, pour atteindre 12% du budget de l’Union...

Gloups. Aujourd’hui, le budget du 7ème programme-cadre de recherche et développement (2007-2013) est de 50 milliards d’euros. C’est certes le troisième poste de dépenses de l’Union, mais loin derrière les 300 milliards des fonds structuraux, et les 300 autres milliards de la Politique agricole commune (PAC). Étant donné que les États-membres se refusent jusqu’à présent à augmenter le budget de l’UE (environ 1 % du PIB européen), la seule marge de manœuvre pour augmenter le budget de la recherche consiste à puiser dans les fonds structuraux ou ceux de la PAC pour les rediriger vers la R&D.

C’est exactement ce que prône l’ERAB, qui suggère d’utiliser 30% des fonds structuraux pour favoriser le développement de la R&D, et s’interroge à propos des fonds agricoles : « Imaginez l’impact si le soutien financier massif aujourd’hui accordé à l’agriculture était redirigé vers d’autres buts, comme l’éducation et la recherche. Au lieu de refléter le passé agricole de l’Europe, le budget de l’Union ne devrait-il pas être orienté vers son futur, en tant qu’économie basée sur la connaissance, en accord avec sa stratégie de Lisbonne ? ». Alors que l’échéance de la PAC approche (en 2013), les batailles d’influence ne font que commencer...

Cécile Klingler