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07/23/2009 | 

24 juillet 1969

Une tempête dans la zone maritime de récupération oblige Apollo 11 à réajuster sa trajectoire vers un endroit situé 435 km plus loin.

11h21mn13s : Le module de commande se sépare du module de service.

11h50mn35s : Le module de commande amerrit dans l'océan Pacifique au sud de l'île Johnston à seulement 1,5 km du point prévu et à 15 km du porte-avions Hornet sur lequel se trouvent le président Nixon et T.O. Paine, l'administrateur de la NASA. Mais l'épreuve pour les astronautes n'est pas terminée. Ils seront mis en quarantaine afin de prévenir toute contamination éventuelle venant de la Lune. La quarantaine prendra fin le 12 août.
L'objectif fixé par Kennedy huit années plus tôt était atteint avec cinq mois et dix jours d'avance. Du même coup, les Etats-Unis effaçaient l'affront du Spoutnik et les succès soviétiques suivants tout en prenant la première place des nations spatiales.

25 juillet

Les deux boîtes contenant les roches lunaires arrivent au laboratoire lunaire de Houston pour y être étudiées.

Voila donc ce que furent ces mois magiques qui ont vu l’Homme « briser ses chaînes terrestres » comme l’écrira plus tard l’historien américain Arthur Schlessinger. Depuis, l’Homme est revenu dans la banlieue de la Terre autour de laquelle il n’en finit pas de tourner depuis plus de 37 ans. A croire qu’il a bien du mal à se séparer de « cette bonne vieille Terre » comme la dénommait le capitaine Haddock, l’un de ses hommes qui ont précédé Neil Armstrong et Buzz Aldrin sur la Lune quelques années auparavant. Mais l’espoir est de nouveau de mise de voir la trajectoire de l’Homme prendre de l’ampleur dans les espaces infinis. Rendez-vous donc sur la Lune avant 2020 comme l’a décidé l’ancien président Bush avant de voir Mars de près mais probablement pas avant 2040 ou 2050.

En attendant, à l’occasion de ce 40 è anniversaire d’Apollo-11, une amicale et respectueuse pensée et une admiration à tous ceux qui ont ouvert la voie.

07/21/2009 | 

21 juillet 1969

12h11mn13s : Les deux astronautes contre leur désir ont refermé la porte du module. La première promenade lunaire de l'homme vient de s'achever. Les deux premiers explorateurs de la Lune vont goûter un repos bien mérité. Au même moment, la sonde soviétique Luna 15 qui devait ramener sur Terre des échantillons lunaires et qui était surveillée de près par les Américains, s'écrase dans la mer des Crises à la vitesse de 480 km/h à la suite d’une défaillance de son moteur. Le sismomètre déposé quelques heures plus tôt au pied d'Apollo 11 enregistre l'impact de la sonde sur la Lune.
L'espoir soviétique de battre les Américains est totalement anéanti. L'amertume envahit les techniciens. Mais, comme souvent dans un pareil cas, les Russes ne manquent pas d'humour, Chélomeï lance à ses collaborateurs : "Eh bien maintenant, nos chefs se diviseront en optimistes et pessimistes. Les derniers diront que Nixon a dépassé Brejnev qui est resté loin derrière, tandis que les premiers prétendront que Brejnev est arrivé deuxième alors que Nixon occupe l'avant-dernière place !" D'autres ironiseront sur la "voie particulière" soviétique en matière spatiale dont Brejnev avait parlé dans l'un de ses discours. Personne n'en avait vu la moindre trace sur le terrain. D'aucuns en conclurent que cette voie appartenait à une catégorie de secrets d'état qui exigeait que le papier sur lequel ils étaient écrits devait être brûlé avant d'être lu.
"Je rends hommage aux astronautes américains qui ont marché sur le sol lunaire", écrira plus tard Kamanine. "Cependant, étant Russe et responsable des programmes spatiaux soviétiques, je regrette que nos gars n'aient pas pu aller sur la Lune. Bien que ce ne soit pas de notre faute ..."
Quelques années plus tard, Léonov dira à propos de cette journée historique que "l'histoire a déjà désapprouvé la double morale de nos anciens idéologues et le cap suivi par le pays sous leur direction".

12h54mn01s : L'étage supérieur d'Eagle est mis à feu et se propulse tel un bouchon de champagne vers Columbia qui attend à environ 100 kilomètres d'altitude. Le pouls d'Aldrin atteint 120 pulsations à la minute. Le module lunaire est resté un peu moins de 22 heures sur la Lune.

16h34mn : La jonction avec Apollo est faite.

19h01mn01s : Après le transfert des deux astronautes dans le module de commande, l'étage ascensionnel du module lunaire est largué.

23h54mn42s : Alors que Columbia survole la face cachée de la Lune pour la trentième fois, son moteur est mis à feu pour le mettre sur une trajectoire de rentrée vers la Terre.
Sur le trajet du retour, après avoir vécu de tels moments historiques, les minutes non consacrées au travail à bord sont propices à la réflexion. Avec sincérité, Buzz Aldrin rappelle que l'équipage a fait le voyage "pour toute l'humanité. J'espère, ajoute-t-il, qu'un étranger de passage sur la Lune au troisième millénaire lira la plaque que nous avons laissée sur la Lune et pensera : c'est ici que tout a commencé. Ce pourrait être le début d'une nouvelle ère où l'homme commença à comprendre l'univers et mieux se connaître lui-même".

07/20/2009 | 

20 juillet 1969

13h11mn53s : Eagle, le module lunaire dans lequel se sont installés Armstrong et Aldrin se sépare du module de commande Columbia alors qu'ils se trouvent derrière la Lune. Collins reste en orbite dans Columbia. Environ deux heures après la séparation, Eagle est en vue du site d'atterrissage dans la mer de la Tranquillité. Mais, à 1830 mètres d'altitude, l'ordinateur de bord fait savoir par un voyant lumineux qu'il est saturé par les calculs à effectuer. Deux nouvelles alertes de ce type interviennent quelques secondes plus tard, à 1000 mètres et à 600 mètres d'altitude, mais sans conséquence.
Une autre inquiétude envahit les deux astronautes alors qu'à l'altitude de 400 mètres ils jettent un coup d'oeil sur la surface lunaire par les deux fenêtres triangulaires. La zone d'atterrissage a été dépassée de près de sept kilomètres par suite d'une erreur de navigation. Le pilote automatique les amène maintenant au-dessus d'un cratère grand comme un terrain de football avec des roches qu'il faut éviter. Un autre danger apparaît : la panne de carburant. La réserve ne leur permet plus désormais qu'une minute de vol. A Houston, on enregistre les battements de coeur d'Armstrong. Ils sont rapidement passés de 77 à 156 pulsations à la minute. Armstrong décide alors de prendre Eagle en pilotage manuel. La tension est à son comble, surtout à Houston. A bord, Aldrin est prêt à appuyer sur le bouton sur lequel est indiqué "annulation phase" et qui déclencherait le largage de la partie inférieure du module et la remontée avec l'étage ascensionnel. Autrement dit, l'impensable.

15h17mn42s ou 21h17mn42s (heure française) : Il ne reste plus que 16 secondes de carburant. Les quatre jambes du module lunaire touchent le sol lunaire. : D'une voix calme, Armstrong annonce à la Terre : "Houston, ici la base de la Tranquillité ... L'Aigle a atterri." Par les hublots, les deux astronautes ne voient que la poussière soulevée par le jet propulsif du moteur de descente et qui retombe lentement sous l'action de la faible pesanteur. Quelques mètres carrés de sol lunaire apparaissent peu à peu, justifiant l'appellation de "magnifique désolation" donnée par Buzz Aldrin. A plus de 380 000 kilomètres de là, dans la salle de contrôle de Houston, un tonnerre d'applaudissements fait place à l'anxiété des secondes passées. On se congratule et pour célébrer l'événement, les techniciens mettent un pin's bleu à leur boutonnière.
Pour les responsables et les sans grade, ce jour est un jour de fierté. La première partie du défi de Kennedy est gagné. Pour eux comme pour d'autres à Washington, c'est enfin la grande victoire sur l'Union soviétique obtenue après plus de huit années d'effort. Par la télévision, l’exploit est connu dans le monde entier. Six cent millions de personnes assistent à la réalisation de cette page de l'histoire de l'humanité. Quelques pays communistes dont l'Union soviétique et la Chine n'ont toutefois pas jugé nécessaire de relater l'événement. La télévision soviétique ne diffuse pas publiquement les images, mais une centaine de dirigeants soviétiques, y compris Brejnev, rassemblés dans un abri souterrain secret, assistent par télévision interposée au succès américain. La Pravda mentionnera cependant l'événement, mais dans un très court article. Ce magnifique succès est toutefois entaché d'une incertitude. Si le module s'est bien posé dans la mer de la Tranquillité, sa position exacte ne peut être identifiée. C'est un détail.

17h : Armstrong propose à Houston d'effectuer la sortie sur le sol lunaire plus tôt que prévu.

21h39mn33s ou 3h39mn33s (heure française) : Cinq heures avant l'heure prévue, Armstrong ouvre la porte du module et commence à descendre l'échelle fixée sur l'une des quatre jambes. Puis, il s'arrête sur le second barreau pour déployer la caméra de télévision qui doit filmer l'instant historique.

21h56mn15s : Après un petit saut du dernier barreau de l'échelle, Armstrong pose son pied gauche sur le sol lunaire qui s'enfonce de quelques millimètres dans la poussière. Il lance alors pour la postérité : "C'est un petit pas pour l'homme, un bond de géant pour l'humanité".

22h11mn : Aldrin sort à son tour du module lunaire. Il est photographié par Armstrong, puis, ensemble, ils dévoilent une plaque fixée sur l'une des jambes du module lunaire et sur laquelle est inscrit : "Ici des hommes de la planète Terre ont posé le premier pied sur la Lune - juillet 1969. Nous sommes venus en paix au nom de l'humanité." Quelques minutes plus tard, un drapeau américain est déployé. Le choix d'Armstrong par la NASA n'était pas anodin. Non seulement il est un excellent astronaute mais, de plus, c’est un civil. Ce qui confirme au monde entier la volonté américaine de "conquérir" pacifiquement la Lune.
Quant au déploiement du drapeau américain, il pouvait paraître en contradiction avec le traité de l'espace de 1967 interdisant à tout pays une quelconque revendication nationale de la Lune ; les Américains d'ailleurs ne le demandaient pas. Le drapeau des Nations-Unies eut sans doute été plus adapté. Mais pouvait-on reprocher aux Etats-Unis qui avaient fait un effort gigantesque pendant huit années d'abandonner au moment crucial leurs couleurs au profit d'autres ? Pendant 151 minutes, Armstrong et Aldrin restent sur le sol lunaire sans s'éloigner de plus d'une vingtaine de mètres de leur vaisseau. Ils déploient un réflecteur laser destiné à mesurer la distance Terre-Lune, un dispositif servant à collecter les particules constituant le vent solaire et un sismomètre. Ils collectent aussi 21 kg de cailloux lunaires. Enfin, ils déposent dans la poussière lunaire une plaque à la mémoire des cinq astronautes américains et soviétiques morts dans l'aventure spatiale : Grissom, White et Chaffee pour Apollo 1, Komarov pour Soyouz 1 et Gagarine qui s'était tué en avion l'année précédente.

07/19/2009 | 

19 juillet 1969

0h21mn50s : Le train spatial d'Apollo 11 se met en orbite lunaire.

Cela fait deux jours que Luna 15 est en orbite lunaire et semble y rester, ce qui pour les Américains est un mystère. Mais l'Agence Tass annonce qu'après 52 orbites, Luna 15 commence sa descente jusqu'à l'altitude de 9 km.

07/17/2009 | 

17 juillet 1969

L'injection d'Apollo-11 vers la Lune a été si précise qu'il n'est pas nécessaire de procéder à la première correction de trajectoire prévue.

URSS - Luna 15 se met en orbite lunaire.

07/16/2009 | 

16 juillet 1969

3h15 du matin : L'équipage d'Apollo 11, constitué de Neil A. Armstrong, commandant, Michael Collins, pilote du module de commande et Edward. E. Aldrin, pilote du module lunaire Eagle, est réveillé. Les trois astronautes prennent ensuite un petit déjeuner constitué de jus d'orange, de steaks, d'oeufs brouillés, de toasts et de café.

4h35mn : Les trois astronautes revêtent leur scaphandre.

5h28mn : Départ pour le pas de tir. Les pleins des réservoirs des trois étages de Saturn V ont été faits avec 2722 tonnes de kérosène, d'oxygène et d'hydrogène liquides. 56 wagons-citernes ont été nécessaires. A ce stade, bien que peu probable, un accident, voire une catastrophe, est possible. Le pouvoir énergétique de ces ergols est tel que si par malheur Saturn V explosait, le pas de tir serait rasé. Les spécialistes ont estimé que l'explosion équivaudrait à celle d'une bombe de 500 tonnes de TNT !

5h45mn : Neil Armstrong pénètre dans le module de commande assisté de six techniciens. Cinq minutes plus tard, c'est le tour de Collins puis d'Aldrin qui s'installe sur le siège central.

7h32mn : La porte de la capsule Apollo est fermée. La pressurisation de celle-ci commence. A 5,6 kilomètres de là, près du VAB, les 463 personnes chargées des opérations de lancement sont à leur poste à l'intérieur du Centre de Contrôle du Lancement. Dans ce lieu, se trouvent aussi Rocco Petrone, le directeur des opérations de lancement, le Dr. Debus, directeur du Kennedy Space Center, le Dr. Hans Grune, directeur des opérations relatives à Saturn V au Kennedy Space Center, le Dr. George M. Low, responsable du programme Apollo au Johnson Space Center de Houston. Il y a aussi les hauts responsables de la NASA : le Dr. Thomas O. Paine, son administrateur, le Dr. George E. Mueller, adjoint de Paine, le lieutenant général Samuel Phillips, le chef du programme Apollo et le Dr. Wernher von Braun, concepteur de Saturn V et patron du Marshall Space Flight Center. Est également présent Herman Oberth, le dernier pionnier de l'astronautique encore vivant.
Quelques mois plus tard, Armstrong évoquant ce moment, dira : "Alors que nous étions dans l'ascenseur qui nous amenait en haut de Saturn V au matin du 16 juillet 1969, nous savions que des centaines de milliers d'Américains avaient fait leurs meilleurs efforts pour nous donner cette chance. Maintenant, il était temps pour nous de faire de notre mieux".
A l'extérieur, le temps est superbe et la chaleur enveloppe déjà Cap Canaveral et la Floride. Un léger vent souffle du sud-est et pousse les quelques rares nuages qui osent s'aventurer au-dessus de ce lieu dont l'histoire va s'emparer. A quelques dizaines de mètres du VAB, des gradins ont été installés. 5000 invités attendent avec impatience. Il y a là l'ancien président Johnson, le vice-président actuel, Spiro T. Agnew, 206 congressmen, 56 ambassadeurs, 40 maires et bien d'autres personnalités. Il y a également 3493 journalistes représentant 56 nations dont trois communistes. Plus loin, sur les plages et les routes avoisinantes, près d'un million de personnes sont aussi présentes afin d'assister au décollage historique. Et puis derrière ces privilégiés, il y a 25 millions de téléspectateurs américains et plusieurs centaines de millions d'autres répartis dans 33 pays.

8h27mn : Le bras de la tour qui donne accès au module de commande est rétracté.

8h28mn : Le feu vert pour le lancement est donné.

8h32mn : Apollo 11 décolle dans un fracas considérable. La terre tremble faisant s'effondrer le toit du centre de presse. Les applaudissements crépitent, un torrent de feu s'échappe des cinq moteurs F1 du premier étage. Malgré ses 3500 tonnes de poussée, Saturn V s'élève doucement, lourdement. Laborieusement, elle atteint l'altitude de 500 mètres et la queue des flammes qui s'échappe de ses entrailles lèche encore le sol. Mais irrésistiblement, elle s'élève. Dès lors, les événements se succèdent avec une grande ponctualité

H + 2mn42s : fin de combustion du premier étage

H + 9mn08s : fin de combustion du deuxième étage

H + 11mn50s : injection en orbite terrestre à 192 km d'altitude, la vitesse est environ 26000 km/h

H + 2h44mn16 s : après une orbite et demie, rallumage du troisième étage, les 45702 kg de l'ensemble troisième étage-véhicule Apollo qui se trouve au dessus de l'Australie sont injectés sur trajectoire Terre-Lune. La vitesse atteint 38600 km/h

H + 3h17mn05 s : le troisième étage est largué

H + 3h24mn03 s : après une manoeuvre de retournement, le véhicule Apollo vient s'amarrer au module lunaire. Les trois modules assemblés sont en route vers la Lune.

07/15/2009 | 

Nuit du 15 au 16 juillet 1969

Centre Spatial Kennedy - Pas de tir n° 39A : Eclairée par de puissants projecteurs, Saturn V surmontée d'Apollo 11 se détache magnifiquement sur le fond noir de la nuit étoilée. La mission AS 506 est en cours de préparation.

15 juillet 1969

Luna 15 est à mi distance Terre-Lune.

07/14/2009 | 

14 juillet 1969

Luna 15 subit une correction de trajectoire.

07/13/2009 | 

Début du sprint final

Bonjour à tous pour revivre une fabuleuse page de l'histoire de la conquête spatiale et de l'humanité, celle de l'arrivée de l'homme sur la Lune, il y a 40 ans.

Il serait toutefois illusoire de croire que cette conquête résultait du seul objectif scientifique. L'objectif des Etats-Unis était avant tout politique: battre les Soviétiques qui dominaient largement leurs adversaires depuis 1957.

On va donc assister entre 1961 et 1969 a une âpre compétition entre ces deux pays pour la conquête du satellite de la Terre. Voici quelques points de repères avant que le sprint final s'engage le 13 juillet 1969, il y a tout juste 40 ans;

- 1957 à 1966: toutes les grandes premières spatiales sont soviétiques (Spoutnik, Laïka, Gagarine, Leonov, le premier piéton de l'Espace);

- 25 mai 1961: Kennedy sous la pression de son vice-président Johnson et de von Braun décide l'envoi d'un Américain sur la Lune avant la fin de la décennie;

-4 Août 1964: l'URSS prend une décision identique. Mais alors que les Américains développent un seul programme (Apollo) pour le vol circumlunaire et l'atterrissage sur la Lune, les Soviétiques en ont deux: le Zond et le N1-L3 dirigés respectivement par Chelomeï et Korolev qui ne s'apprécient guère. La fusée N1-L3 est de la classe de la Saturn-5 américaine (110 m de haut et masse de l'ordre de 3000 t);

-5 Septembre 1968: le KGB et la CIA observent l'adversaire pour savoir à quelle date le premier vol lunaire va avoir lieu. Du côté américain, le programme se déroule plutôt bien, du côté soviétique, les premiers vols de Zond sont des échecs, quant à la N1-L3, les difficultés techniques sont nombreuses. On estine du côté soviétique qu'il y a peu de chance de devancer les Américains. Néanmoins, les cosmonautes soviétiques envoient une pétition à Brejnev pour faire le voyage le plus tôt possible et ne pas attendre la fin de la mise au point du vaisseau!

-24 decembre 1968: Apollo-8 fait le tour de la Lune avec Borman, Lovell et Anders. Heure de gloire pour l'Amérique qui prend le leadership spatial. Pour la première fois des hommes survolent la Lune.

- 21 février 1969: premier décollage de la N1-L3 à Baïkonour. Explosion;

- 3 mars 1969: Apollo-9 pauffine la mission Apollo autour de la Terre. Succès;

- 18 mai 1969: Apollo-10 décolle de Cap Canaveral et effectue la répétition générale autour de la Lune. Succès. La prochaine sera la bonne;

- 3 juillet 1969: seconde tentative de lancement de la N1-L3. Nouvel échec.

Sentant depuis quelques mois qu'ils ne pourraient battre les Américains dans le vol habité lunaire, les Soviétiques ont préparé un programme de secours: des sondes capables de se poser et de ramener des échantillons de sol lunaire de manière automatique. Le discours est prêt: "Il n'est pas utile de risquer la vie des hommes pour rapporter des échantillons..." Le bluff était le discours majeur de la guerre froide.

- 13 juillet 1969 : La bataille suprême s'engage
Baïkonour - Luna 15, d'une masse de 5,7 tonnes,  est lancée par un Proton. C'est-à-dire trois jours avant Apollo 11. Si tout se passe bien, Luna 15 doit ramener des échantillons sur Terre dans la matinée du 24 juillet, c’est-à-dire quelques heures avant Apollo 11. La "lutte finale" est engagée. Qui va gagner ? Les Soviétiques ou les Américains ? L'homme ou la machine ?

A demain 14 juillet...