Peut-être certains d’entre vous auront-ils regardé, hier soir sur Arte, le documentaire « L’instinct de la musique » ? Le hasard des programmations fait bien les choses : il s'agit là du film venant de remporter le Grand Prix du festival Pariscience 2009. Ce festival international du film scientifique, créé il y a 5 ans à l’initiative de l’AST (Association Science & Télévision), s'est déroulé du 7 au 11 octobre dans l’auditorium et le grand amphithéâtre du Museum national d’histoire naturelle.
Hier après-midi, c’est à la projection du film « Les guerres du climat : les forces en présence » que je me suis précipitée. Il faut dire qu’il venait de recevoir, la veille au soir, le « Prix de la Terre » du festival, avec ce commentaire d’une des cinq membres du jury « Nous l’avons élu parce qu’il donne chair aux controverses ».
Après visionnage, c’est le moins que l’on puisse dire ! Le réalisateur, Jonathan Renouf, mérite des éloges pour son art de ménager le suspense, sans sacrifier à l'exactitude des faits. Le film débute en 1972, date à laquelle plusieurs scientifiques écrivent au président des États-Unis. Ils y font état de leurs craintes concernant l’entrée de la planète dans... une nouvelle glaciation ! Autant dire que cette entrée en matière s’avère particulièrement efficace sur nos cerveaux habitués à entendre parler de réchauffement. La suite est tout bonnement passionnante : Jonathan Renouf explore la façon dont l’idée de réchauffement climatique – et le rôle de l’homme dans cette évolution - s’est peu à peu imposée. Sans passer sous silence (pour mieux la démonter) la rhétorique des climato-sceptiques. Le film se termine à la fin des années 1980, avec en particulier des images d’archive de Margaret Thatcher, soulignant dans un discours énergique les risques que fait courir le réchauffement à la planète, et rappelant : « Cette planète, nous n’en avons que l’usufruit ».
Lors de la remise des prix, samedi soir, il me semble avoir entendu dire que ce film de la BBC serait diffusé fin novembre sur la chaîne Ushuaïa. On appréciera ou pas le sensationnalisme de certaines images d’archive, on sera sensible ou pas à la douce ironie de quelques autres, on regrettera peut-être que les interviewés soient essentiellement américains, cela ne change rien à l’affaire : l’ensemble vaut le coup d’être regardé ! Il paraît qu’une suite est en cours de préparation. J’espère qu’elle sera proposée lors de la prochaine édition de Pariscience.
Du coup, j’en oublierais presque d’évoquer l’une des trois séances spéciales du festival, à laquelle j’ai assisté avec grand intérêt jeudi soir : « Qu’attendons-nous de la vérité scientifique ? » Pas de film, mais un débat animé entre Jean-Claude Ameisen, Bernadette Bensaude-Vincent, et Etienne Klein. Comme il était enregistré, vous pourrez, je l’espère, le retrouver sur le site de Pariscience.
Enfin – désolée pour l’aspect quelque peu décousu de ce « post » - je voudrais tout de même vous faire part du palmarès :
Prix des Lycéens
(parrainé par l’Inserm) : « Se déplacer en 2040 »
Prix des Collégiens (CNES) : « Voyageurs des
fleuves »
Prix Buffon (Muséum) : « Malin comme un
singe »
Prix de la Terre (Veolia Environnement) : « Les
guerres du climat : les forces en présence »
Prix Pierre-Gilles de Gennes (CNRS) : « Fractales,
à la recherche de la dimension cachée »
Prix Audace (Région Île de France) : « Les
dompteurs de l’invisible »
Prix « Coup de coeur » du jury : « Tours du
monde, tours du ciel »
Grand prix Pariscience (AST-Ville de Paris) :
« Malin comme un singe »
Cécile Klingler