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10/08/2009 | 

Des mathématiques au théâtre

Le festival OFF d’Avignon n’est pas à proprement parler un festival de théâtre scientifique. Pourtant, parmi le millier ( !) de spectacles présenté cette année, se trouvait une pépite que ne dédaigneront pas les amateurs de mathématiques : « Pièces détachées/ OuLiPo », proposée par le théâtre de l’éveil. Une pièce basée sur une triple performance : celle du texte, des acteurs et de la mise en scène. Car il s’agit de donner vie aux œuvres absurdes et drôles de l’Ouvroir de Littérature Potentielle (l’OuLiPo), mouvement né en 1960 sous l’impulsion de mathématiciens et d’écrivains - Georges Perec, Raymond Queneau, etc. – et qui propose à ses membres d’écrire des textes en respectant des contraintes qu’ils auront eux même inventé. 

La contrainte S+7, par exemple, consiste à remplacer chaque substantif (S) d’un texte par le septième substantif après lui dans le dictionnaire. Sous la plume de Queneau, la Cigale et la Fourmi de La Fontaine est ainsi devenue la Cimaise et la Fraction, savoureusement récitée en guise de mise-en-bouche. Le hors-d’œuvre tient de la haute voltige vocale : les trois acteurs s’associent pour nous servir un « poème pour bègue » dans lequel chaque syllabe d’un vers paire est identique à la syllabe impaire qui la précède. Plat de résistance : nos trois artistes reprennent « What a man ! » de Georges Perec, « Oh ! l’ostrogoth ! » de Jacques Jouet et « Ce fêlé de mec » d’Olivier Salon, des « monovocalismes » où toutes les voyelles sont bannies, sauf une.  

Pour mieux nous perdre, le metteur en scène Michel Abecassis a choisi de ne pas expliquer les contraintes qui ont prévalu à l’élaboration de chaque textes. Charge aux spectateurs de décortiquer l’énigme ou de se laisser porter par la musique des mots. Un pur moment de plaisir que l’on pourra déguster cette année en tournée, partout en France. Les dates sont consultables ici.

Sophie Coisne

29/07/2009 | 

Arguments contondants

Lu dans "Nature News" l'effarante histoire d'un écologiste opposé à des recherches portant sur l'étude de formations granitiques sur Denny Island, en Colombie britannique. Pour saboter les études sismiques des géophysiciens qui avaient enterré une charge explosive pour après en analyser les vibrations, Igmar Lee n'a pas hésiter à couper la corde du détonateur. Tout comme les "eco-warriors" opposés à l'expérimentation animal, on cogne d'abord et on ne discute pas, ensuite. Igmar Lee a parfaitement le droit de s'opposer à cette étude. Mais certainement pas celui de la saboter. 

Aline Richard

25/07/2009 | 

Anniversaire volant

Il y a tout juste 100 ans, le 25 juillet 1909, Louis Blériot traversait la Manche à bord de son Blériot XI. Cet anniversaire semble dérisoire à côté de celui de l'arrivée de l'homme sur la Lune qui nous a occupés ces derniers jours. Pourtant, l'événement a, lui aussi, fortement marqué les esprits à l'époque.

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24/07/2009 | 

Les chercheurs aux commandes

Les chercheurs aux commandes : c'est en substance l'une des principales recommandation d'un rapport d'évaluation du Conseil européen de la recherche (ERC, pour European Research Council) rendu public hier 23 juillet.

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21/07/2009 | 

Les scientifiques américains et l'évolution

La revue Science, publiée par l'Association américaine pour l'avancement des sciences, rapportait le 10 juillet dernier les résultats d'un sondage réalisé par l'institut de recherche privé Pew sur les connaissances scientifiques des américains et leur vision de la science. Les personnes interrogées ont été réparties en deux groupes : chercheurs et non-chercheurs. Les résultats sont disponibles en anglais sur le site de l'institut Pew. Et l'on peut même tester ses connaissances, en se comparant au public américain.

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17/07/2009 | 

Toumaï en Amérique

La Recherche est lue aux Etats-Unis. A preuve, la note sur le blog de John Hawks, paléoanthropologue, à propos de l'article de Nicolas Constans sur le fémur de Toumaï publié dans le numéro de juillet, et dans le fil d'actualité du site.

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15/07/2009 | 

EUCYS J-60

Le concours européen des jeunes scientifiques commencera à Paris dans 60 jours.
Bon, d'accord, c'est de la publicité. Mais d'abord, La Recherche soutien les candidats français à ce concours, qui tiennent un blog ici. Et ensuite, c'est la première fois depuis 20 ans que ça se passera en France.
Alors je n'insiste pas, mais si vous êtes à Paris entre le 11 et le 16 septembre, prévoyez d'aller faire un tour au Palais de la Découverte pour visiter l'exposition présentée par les 137 concurrents qui représenteront 39 pays (je crois qu'il faut s'inscrire au préalable ; en principe, toutes les informations sont ), et encourager nos deux équipes (sans chauvinisme excessif).

Luc Allemand

10/07/2009 | 

Neandertal estival

C'est l'époque des événements festifs en tous genres. J'en signale un auquel je n'aurai pas le temps d'assister mais dont le programme est alléchant. Le samedi 25 juillet, en fin d'après-midi, on fêtera à Saint-Césaire, en Charente-Maritime, le 30e anniversaire de la découverte de "l'homme de Saint-Césaire" (en fait, une femme).

Ce squelette de Neandertal a bouleversé un peu la préhistoire à l'époque, et il est encore souvent invoqué lorsque l'on discute des relations entre Neandertal et l'homme moderne. Il a en effet été retrouvé avec des outils que l'on attribue à la culture "chatelperronienne" (du nom de la commune de Chatelperron, dans l'Allier), et qui est classée dans le Paléolithique supérieur. En bref, elle serait "plus évoluée" que celles des Neandertal précédents. A tel point que jusqu'en 1979, les préhistoriens pensaient que l'auteur du Chatelperronien était l'homme moderne, Cro-Magnon, notre ancêtre. Neandertal se serait donc modernisé! Autant dire que tout le monde ne fut pas d'accord tout de suite. Les pages de La Recherche de l'époque se firent d'ailleurs l'écho du débat entre Christian Lévêque et Bernard Vandermeersch d'une part, et François Bordes d'autre part.

Ceux qui pourront aller au Paléosite, l'excellent musée-centre d'interprétation construit à proximité du lieu de la découverte, en apprendront bien plus. D'autant que la soirée sera animée par trois conférences, de Jean-Jacques Hublin, Bernard Vandermeersch et Marie Soressi, qui connaissent tous trois très bien la question.

Les autres se consoleront en lisant les articles du numéro de juin de La Recherche, ou ceux du Dossier de La Recherche n°24, paru il y a trois ans mais toujours d'actualité pour l'essentiel (et republié en livre avec Tallandier).

Luc Allemand

06/07/2009 | 

69...année scientifique !

Juillet 2009. 40 ans déjà !

En juillet de l’année 69, la musique ça donnait ça . Et la science, ça.

 

Sylvie Gruszow

01/07/2009 | 

Après-midi au musée

Il faisait bien chaud aujourd'hui à Paris. Je suis donc allé me mettre au frais, sous terre. En plus, il y avait à boire frais.

J'ai en effet assisté à la remise de la médaille d'argent du CNRS à Philippe Walter, codirecteur du Centre de recherches et de restauration des Musées de France, unité mixte du Ministère de la Culture et du CNRS dont La Recherche a rendu compte des travaux ici, , et encore ici). Frédéric Mitterrand n'était pas là (le Louvre n'est pourtant pas loin du Palais Royal), mais il y avait de nombreux conservateurs et chercheurs de toutes disciplines (chimie, physique, géologie, archéologie, histoire de l'art...) et, pour le discours officiel, la directrice de l'Institut de chimie du CNRS, Gilberte Chambaud.

Au delà des mérites personnels de Philippe Walter, qui ne sont pas minces, et dont je reparlerai probablement, ce discours a rappelé l'engagement fort du CNRS dans la pérennisation du laboratoire, de sa localisation dans l'enceinte du Musée (les locaux actuels, inaugurés en 1995, communiquent avec le reste du Louvre), et de ses moyens exceptionnels : depuis 1988, le laboratoire dispose sur site d'un accélérateur de particules joliment nommé AGLAE (j'ai appris aujourd'hui que ça voulait dire Accélérateur Grand Louvre d'Analyses et d'Etudes!). Les études, auxquelles Philippe Walter n'est pas étranger, sont déjà lancées pour lui construire un successeur (AGLAE2, l'imagination se perd), en lien avec notamment l'Institut Louis Néel de Grenoble (laboratoire CNRS). Et Gilberte Chambaud m'a confirmé que le CNRS était prêt à mettre la main au portefeuille.

Seulement voilà, le Ministère de la Culture veut récupérer les locaux. La directrice des Musées de France a annoncé il y a quelques mois aux responsables d'équipes que la décision de leur départ était prise, selon ce que m'a dit l'un de ces responsables. De nouveaux locaux devraient être construits, en banlieue, pour les accueillir. On ne sait pas encore où. Ni avec quel argent.

La Culture n'aurait-elle pas besoin de science? Car il ne faut pas se leurrer, déplacer ce laboratoire hors du Louvre, ce serait lui porter un coup sévère (peut-on enterrer un laboratoire souterrain?), en réduisant fortement l'accès des chercheurs aux oeuvres. Aujourd'hui, pas besoin de les sortir du Musée pour les étudier, mais demain, avec quelle facilité les conservateurs accepteront-ils de les laisser partir? Et qu'en sera-t-il de son environnement scientifique? Sa position actuelle, en plein centre de Paris, en fait un carrefour privilégié de rencontre pour les spécialistes du monde entier.

Je crois que Philippe Walter et ses collègues devraient d'urgence organiser une visite du laboratoire pour le nouveau Ministre de la Culture.

Luc Allemand