Il y a tout juste 100 ans, le 25 juillet 1909, Louis Blériot traversait la Manche à bord de son Blériot XI. Cet anniversaire semble dérisoire à côté de celui de l'arrivée de l'homme sur la Lune qui nous a occupés ces derniers jours. Pourtant, l'événement a, lui aussi, fortement marqué les esprits à l'époque.

En parcourant le site créé pour cette commémoration, j'ai trouvé une biographie de l'ingénieur-inventeur-pilote (sous forme d'un fichier PDF). Elle mentionne l'utilisation par Blériot de la soufflerie installée par Gustave Eiffel au pied de sa tour, afin d'étudier le profil des ailes de ses avions. Cela m'a fait repenser à l'article que La Recherche avait consacré à Etienne Jules Marey, précurseur des souffleries, dont Eiffel s'était largement inspiré (les photographies ne sont hélas pas disponibles sur le Web).

Marey, professeur au collège de France, spécialiste du mouvement animal, inventa ses dispositifs pour étudier d'abord le vol des oiseaux. Eiffel, ingénieur et bâtisseur, emprunta et développa les résultats de Marey pour comprendre l'action du vent sur ses grands ouvrages. Et Blériot eut l'intelligence d'en profiter pour atteindre son objectif. Beaux exemples d'opportunismes mêlant science, technologie et innovation.

Luc Allemand