Vous êtes sur BLOGS > le blog des livres « juin 2012 | Accueil | août 2012 »

juillet 2012

16 juillet 2012

Une tombe au creux des nuages

Blog tombe semprun
Parmi les collections de poche que pilote Flammarion, « Champs » présente une forte activité éditoriale en mettant à disposition d’un large public les publications du groupe Flammarion et les ouvrages dont les droits sont achetés aux maisons qui ne disposent pas de collections de poche. Un ensemble des conférences données en Allemagne par Jorge Semprun, publié originellement en espagnol puis traduit par les éditions Climats (dépendant du groupe Flammarion), est arrivé en « Champs » à l’automne dernier. Ecrivant aussi bien en français qu’en espagnol, Semprun a détourné l’expression de Thomas Mann prononcé dans son exil d’Allemand antinazi (« la patrie d’un écrivain, c’est la langue ») par : « la patrie d’un écrivain, c’est le langage ».

L’ultime texte d’Une tombe au creux des nuages. Essais sur l’Europe d’hier et d’aujourd’hui (328 p., 8 €), est consacré au soixantième anniversaire de la libération et de la fin de l’extermination des Juifs d’Europe. « Dans dix ans, souligne-t-il, lors de la prochaine commémoration solennelle de la découverte des camps de concentration nazis, alors que notre mémoire de survivants se sera épuisée, car il n’y aura plus de survivants, et que la transmission de cette expérience sera devenue impossible, au-delà du travail certes nécessaire mais insuffisant des historiens et des sociologues, il ne restera que des romanciers ». Semprun s’expliqua sur ce rôle qu’il estimait supérieur des écrivains : « Seuls les écrivains, s’ils se décident librement à s’approprier cette mémoire, à imaginer l’inimaginable, à rendre littérairement vraisemblable l’incroyable vérité historique, seuls les écrivains pourront ressusciter la mémoire vivre et vitale, notre vécu (Erlebnis), alors que nous serons morts. » Cette assertion pose aux savants la question de leur pouvoir de transmission malgré tout.

Vincent Duclert  

 

12 juillet 2012

Un second choc Bergson

Blog karsenti
Les presses universitaires de France avaient assuré, entre 2007 et 2010, la première édition critique de l’œuvre d’Henri Bergson, grâce à la mobilisation d’une équipe de spécialistes conduite par Frédéric Worms. Ce fut « le choc Bergson ». Voici qu’en 2012 Bergson est entré dans la collection classique « Garnier Flammarion », avec déjà deux titres édités eux aussi par les meilleurs spécialistes, Denis Forest pour Matière et Mémoire (352 p., 9,90 €), et Bruno Karsenti pour Les deux sources de la morale et de la religion (446 p., 7,90 €). Alors que la philosophie de Bergson a pu, pour ses détracteurs, être tenue comme peu philosophique, Bruno Karsenti souligne qu’ « il n’a pas cessé d’être philosophe ». Il est certain que la profonde contribution de Bergson à la philosophie, celle du sujet mais aussi celle du concept, explique ce « moment bergsonien » qui ne se dément pas. Il s’agit d’explorer « le geste philosophique » de Bergson, comme l’explique Paul-Antoine Miquel qui s’est vu confier la direction de cette édition des œuvres complètes de Bergson en « GF ».

Vincent Duclert

 

10 juillet 2012

La bombe et les hommes

Blog bombe
Le pavé dans la mare lancé par l’ancien Premier ministre Michel Rocard suggérant de pouvoir renoncer à l’arme nucléaire afin de faire face au gouffre du déficit public français a eu le mérite de relancer le débat sur la dissuasion nucléaire française souvent présentée comme une évidence. Elle l’est moins, notamment dans le contexte de la construction tant attendue de l’Europe politique qui rend plus aléatoire voire obsolète le principe gaullien d’ « indépendance nationale ». La question est rouverte en tout cas. On pourra se référer à l’étude de la physicienne Aleksandra, La bombe et les hommes (176 p., 18,50 €). Dans cet ouvrage des éditions Belin-Pour la science, un très utile panorama du monde de l’armement nucléaire est dressé en n’oubliant pas ceux qui ont fait que la bombe existe et ceux qui en ont subi les conséquences, notamment les victimes oubliées des essais nucléaires.

Blog nicolas
Dans cette même collection « Regards », signalons le nessai du géologue Adolphe Nicolas, Energies : une pénurie au secours du climat ? (144 p., 16,50 €), déjà auteur chez Belin de 2050, rendez-vous à risques (2004) et Futur empoisonné (2007). Une approche stimulante d’un double problème - la pénurie prochaine des combustibles fossiles contraignant au développement accéléré des énergies renouvelables et ralentissant la hausse des températures à une valeur inférieure à 2e en 2100.

Vincent Duclert 

 

06 juillet 2012

Etats de violence

Blog gros
Le philosophe et juriste Frédéric Gros consacre un essai très éclairant sur les mutations des guerres modernes et leur supplantation par des « états de violence » destructeurs de la cité, de l’empire ou de l’Etat, des « unités politiques » que maintenait la guerre ancienne, « construite comme violence militaire éclatante et visible ». « Les états de violence contemporains, encadrés, régulés par des dispositifs de sécurité, font valoir plutôt la fragilité de l’individu, nous laissant en partage une définition nouvelle de la violence comme sentiment de ma vulnérabilité de vivant, accompagnée de l’idée d’une cause extérieure. [...] La guerre comme “conflit armé, public et juste” s’efface lentement, avec ses mensonges et ses noblesses, ses atrocités et ses réconforts. L’avenir des états de violence, régulés par des processus sécuritaires promettant d’en diminuer les risques, s’ouvre devant nous, exigeant de la pensée qu’elle inspire de nouvelles vigilances et invente de nouvelles espérances ». La conclusion de l’Essai sur la fin de la guerre (Gallimard, coll. « NRF Essais », 309 p., 18,50 €) souligne un point capital : devant ces « états de violence » qui détruisent l’individu et tous ses espaces intimes comme ses repères sociaux, civiques et politiques (voir par exemple la situation en Syrie ou au Soudan), et qui, par les systèmes médiatiques qui en rendent compte, font des témoins des complices involontaires, il convient d’expliciter cette menace fondamentale. Pour ensuite définir le combat adéquat contre cette fragmentation de la violence guerrière répandue à tous les niveaux humains.

 Vincent Duclert

 

05 juillet 2012

Indépendance de l'Algérie. Malaise dans la commémoration

Paraphrasant honteusement Freud, Le Blog des Livres s’intéresse, en ce 5 juillet 2012, à l’événement du cinquantenaire de l’indépendance algérienne, à l’issue d’une guerre de près de huit ans dont les traumatismes restent béants, faute de volonté politique principalement. La France n’est pas invitée à cette commémoration qui prend en Algérie un aspect très nationaliste. En dépit d’une école historique algérienne travaillant notamment avec les historiens français (nous rendrons compte en septembre de la parution d’une très importante histoire collective de l’Algérie coloniale aux éditions La Découverte), la connaissance de la guerre d’Algérie par les Algériens dépend du bon vouloir de l’Etat qui a une crainte manifeste d’ouvrir l’histoire.

Car la guerre d’Algérie, si elle a été dévastatrice pour la France, n’a pas été propre non plus du côté des nationalistes algériens, particulièrement des vainqueurs. En France, les autorités nationales se détournent du sujet. Le septennat de Nicolas Sarkozy a refusé toute avancée dans la reconnaissance (qui n’est pas « repentance », un concept religieux ; au contraire un acte fondé sur la connaissance et sa réitération) des responsabilités de la France dans la colonisation et la guerre. Encore candidat à l'élection présidentielle, François Hollande avait honoré de sa présence la cérémonie du 17 octobre 2011 au pont de Clichy, en mémoire des victimes de la répression de la manifestation interdite mais maintenue par le FLN du 17 octobre 1961. Le communiqué officiel de la République française qui devrait être diffusé dans quelques heures sera intéressant à observer. François Hollande se rendra-t-il en Algérie durant cette année commémorative ?

Entre Français et Algériens, il y a aussi une mémoire partagée qui peut se changer en histoire. Des engagements et des hommes y participent comme l’ethnologue Germaine Tillion organisant à Alger, en pleine guerre, une rencontre pacifique avec des nationalistes, ou Michel Rocard dénonçant dans un rapport resté longtemps méconnu les camps de regroupement où près d’un quart de la population musulmane s’éteignaient de faim pendant que l’armée bombardait au napalm les régions vidées de leurs populations rurales, ou bien encore Maurice Audin qui lutta jusqu’au martyre contre l’ordre militaro-colonial.

Blog Tillion
Avant la Seconde Guerre mondiale, Germaine Tillon (1907-2008) se rend dans l’Aurès, à quatre reprises entre 1934 et 1940 afin d’étudier l’ethnie berbère des Chaouis dans le cadre de sa thèse. Sous l'Occupation, elle s’illustre par sa résistance implacable au nazisme. Elle en paiera le prix par son arrestation et sa déportation au camp de Ravensbrück. Elle retourne en Algérie en décembre 1954, chargée d’une mission officielle d’enquête sur le sort des populations civiles dans les Aurès (à la demande de François Mitterrand, Ministre de l’Intérieur). Elle observe la misère (« clochardisation ») des populations algériennes et estime qu’elle est la cause principale du nationalisme passé à l’action armée depuis le 1er novembre. Pour améliorer la situation sociale, elle prend l’initiative de créer avec un autre ethnologue, le Gouverneur généra Jacques Soustelle (dont elle est devenue la chargée de mission) le réseau des centres socio-éducatifs. D’octobre 1955 à 1962, 120 centres seront édifiés dans toute l’Algérie, et un millier d’agents formés seront en activité. En janvier 1956, elle participe à la réunion organisée à Alger par Albert Camus pour une trêve civile. La même année, en mars et avril, elle dirige une  mission du CNRS au Sahara algérien (Ahaggar et Mzab), puis elle retourne à Paris. L’année 1957 est un tournant. La répression française, avec l’emploi systématique de la torture contre la population musulmane considérée comme ennemie, lui fait comprendre que la solution du développement de l’Algérie est désormais une impasse. Elle publie L’Algérie. Puis, du 18 juin au 3 juillet, elle accompagne la mission d’enquête de la CICRC dans les camps et les prisons en Algérie. De juillet à septembre, elle  rencontre dans la clandestinité Yacef Saadi, responsable F.L.N. de la zone d’Alger et tente d’amorcer une négociation pour mettre fin, d’un côté, aux attentats contre la population civile et, de l’autre, aux exécutions capitales. Elle échange avec lui plusieurs lettres jusqu’à son arrestation par l’armée, fin septembre. Elle intervient alors avec succès pour que Yacef Saadi soit remis aux autorités judiciaires. Jusqu’à la fin de la guerre, Tillion multiplie les démarches en faveur des condamnés à mort, contre la torture et les attentats terroristes auprès de toutes les personnalités influentes et notamment du général de Gaulle. De 1959 à 1961, alors chargée de mission au Cabinet du Ministre de l’Education nationale, André Boulloche, elle multiplie les missions au Maghreb ou en Suisse afin d’établir des contacts en vue de négociations de paix en Algérie. En 1960, elle publie encore, sur la situation algérienne Les Ennemis complémentaires, et, en 1961, L’Afrique bascule vers l’avenir, édition revue et augmentée de l’Algérie en 1957 (éditions Tirésias, 1996, 120 p., 13,39 €). D’après la chronologie du site http://www.germaine-tillion.org/a-la-rencontre-de-germaine-tillion/

Blog rocard
Pour aborder l’itinéraire de Michel Rocard en Algérie, on dispose maintenant d’une édition critique de tous ses textes écrits alors qu’il était jeune dirigeant socialiste et envoyé sur le terrain comme inspecteur des finances (Michel Rocard, Rapport sur les camps de regroupement et autres textes sur la guerre d’Algérie, Paris, Mille et une nuit, coll. « Document », 2003, 333 p., 16 €).

Blog audin
Sur Maurice Audin, on se référera bien sûr à L’Affaire Audin de Pierre Vidal-Naquet (Paris, Editions de Minuit, 1958, rééd. 1989, 192 p., 10,50 €). On pourra lire aussi (http://smf4.emath.fr/Publications/Gazette/1998/75/smf_gazette_75_11-16.pdf) l’allocution donnée par le mathématicien Laurent Schwartz pour la commémoration du quarantième anniversaire de la soutenance in absentia de la thèse du jeune enseignant et chercheur en mathématiques de l’université d’Alger, en Sorbonne, le 2 décembre 1957. Maurice Audin était mort sous la torture, assassiné après dix jours de souffrances indicibles, le 21 juin 1957, étranglé par un officier de l’armée française. Cette soutenance in absentia, qui n’eut pas d’autre équivalent dans l’histoire, fut une « révolte de l’université ».

Blog mouloud Pauvre
Du côté algérien et des figures qui font le lien avec la France des libertés et des cultures, il faut évoquer l’écrivain de langue française, originaire de Haute Kabylie, Mouloud Feraoun (1913-1962), assassiné à Alger par un commando Delta de l’OAS en même temps que cinq autres professeurs. Ancien élève de l'école normale d'Instituteurs de Bouzaréah, instituteur puis directeur d'école, enfin inspecteur des centres socio-éducatifs (CSE) créés à l’initiative de Germaine Tillion, Feraoun publie son premier roman en 1934. Le Fils du pauvre reçoit le Grand prix de la ville d'Alger. Après la Seconde Guerre mondiale, il se rapproche d’Albert Camus. En 1953, il publie son deuxième roman, La Terre et le Sang, honoré du Prix du roman populiste. L’année suivante, le Seuil publie son autobiographie (certes expurgée de son expérience à l’école normale). En 1957, c’est au tour des Chemins qui montent, puis, aux éditions de Minuit, la traduction des Poèmes de Si Mohand. Son Journal ne sera publié au Seuil qu'après sa mort. Le 15 mars 1962 à 10h30, le commando Delta dirigé par Roger Degueldre investit le siège des CSE dans le secteur d’El Biar où sont réunis six responsables : Max Marchand, chef des CSE, inspecteur d’académie précédemment en poste à Bône, muté à Alger après un attentat contre son domicile en 1961 ; Mouloud Feraoun et Ali Hammoutène, directeurs adjoints des CSE ; Marcel Basset, chef d’un centre de formation ; Robert Aimard et Salah Ould Aoudia, inspecteurs des CSE. Tous sont des fonctionnaires de l’Éducation nationale. Pour Sylvie Thénault (« Mouloud Feraoun, un écrivain dans la guerre d’Algérie »,Vingtième Siècle. Revue d’histoire, 1999), Feraoun est « un inclassable ». « Il est écrivain algérien certes, mais de langue française et né en Kabylie. La complexité de son identité repose sur ces trois composantes intimement mêlées, résultat d’un cheminement exceptionnel qui a mené le fils d’une pauvre famille kabyle au métier d’instituteur et à la littérature ».

Blog Mouloud

Il est toujours temps de rendre hommage à ces personnalités communes à deux sociétés –hors du commun pour leurs engagements, en  partant du travail de connaissance qui leur est consacré.

Vincent Duclert

Un appel en faveur des universitaires persécutés en Turquie

Au sujet de la « révolte de l’université » signalons cet appel paru dans Le Monde de chercheurs et d’universitaires protestant contre la persécution de leurs collègues en Turquie, alors même que le ministre turc des Affaires étrangères est reçu en visite officielle à Paris.

« Le grand enfermement des libertés en Turquie

            Alors que La Turquie affiche un taux de croissance qui fait rêver le reste du monde, dû à la longévité du gouvernement issu du parti islamo-conservateur AKP –, l’envers de ce tableau devient alarmant : un pouvoir hégémonique exerce une répression judiciaire toujours accrue sur les universitaires, chercheurs, éditeurs, étudiants et journalistes. Des vagues d’arrestations massives font régner la peur dans tous les milieux démocrates. La justice maintient des mois ou des années les prévenus sur la base d’accusations inexistantes, puis organise comme à Istanbul lundi un immense procès politique  (193 accusés) destiné à briser le mouvement kurde civil et ses soutiens intellectuels.

Dans ce contexte, les libertés de recherche et d’enseignement sont particulièrement atteintes. Le cas le plus flagrant est celui de Büşra Ersanlı : professeure de science politique à l’Université de Marmara, membre du parti légal kurde BDP qui siège au Parlement, elle a été arrêtée le 28 octobre 2011 et doit être jugée dans le cadre de ce procès (dit « KCK »). Alors qu’elle est accusée de « diriger une organisation terroriste », son acte d’accusation ne fait qu’inventorier les activités ordinaires de n’importe quel chercheur : déplacements scientifiques à l’étranger, conversations téléphoniques avec des journalistes, études comparatives sur différentes constitutions européennes ou articles parus dans des journaux scientifiques. 

Ce genre d’accusations kafkaïennes est dirigé contre des milliers d’étudiants au sort également très préoccupant. Selon le récent rapport de l’Initiative de solidarité avec les étudiants détenus en Turquie (TODI), 771 étudiants se trouvent actuellement en détention, dont une large majorité est membre de l’organisation de jeunesse du BDP. Parmi eux, figure une autre Büşra, 22 ans, étudiante en science politique, qui dans ses lettres de prison souligne l’absurdité des accusations dont elle fait l’objet : des chansons en kurde trouvées dans son ordinateur, sa participation aux diverses manifestations et conférences de presse, etc. Comme elle, des centaines de jeunes gens se voient interdire d’étudier, soit qu’ils subissent de longues détentions préventives, soit qu’ils fassent l’objet des enquêtes disciplinaires menant souvent à leur exclusion des universités. » …… Lire la suite de l’appel du Groupe international de travail « Liberté de recherche et d’enseignement en Turquie » (GIT Initiative) sur : http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/07/04/le-grand-enfermement-des-libertes-en-turquie_1728821_3232.html

 

 

03 juillet 2012

Journalisme au féminin. Lucienne Hubert-Rodier

Blog journalisme féminin
Coordonné par Ségolène Frisque, maître de conférences en sociologie à l'IUT de la Roche-sur-Yon (université de Nantes), Béatrice Damian-Gaillard, maître de conférences en sciences de l'information et de la communication à l'IUT de Lannion (université Rennes 1) et Eugénie Saitta, postdoctorante en science politique à l'université de Poitiers, l’ouvrage Le journalisme au féminin : Assignations, inventions, stratégies (Presses universitaires de Rennes, coll. « Res Publica », 2010, 282 p., 20 €) se saisit de la question de la place des femmes dans le journalisme au travers du travail concret des rédactions.

Il fut un temps où les femmes dans la presse étaient une exception au point que l’on ne raisonnait même pas en termes de féminisation de la profession. Il y avait la regrettée Geneviève Tabouis (1892-1985), et aussi Lucienne Hubert-Rodier, sa cadette, décédée le 24 juin dernier à l’âge de 97 ans. Ses obsèques ont eu lieu hier à Paris. Née le 14 décembre 1915 à Bagdad dans une famille juive, journaliste depuis 1947, elle devint éditorialiste pour les relations internationales au quotidien gaulliste La Nation. Figure de la presse française et internationale, elle occupa longtemps la charge de secrétaire générale de l'association de la presse diplomatique et était la doyenne de la section française de l'Union internationale de la presse francophone. Son frère cadet Édouard Sablier (1920-2006) fut l'un des pionniers du journal Le Monde dont il retraça la création en 1989 (Plon, 283 p., 20 €).  Blog sablier

02 juillet 2012

La gauche sauvée ?

Blog ferrand
Récemment élu député PS des Bouches-du-Rhône à l'issue d'une campagne harassante, président du think tank Terra Nova qu’il avait créé en 2008, Olivier Fernand est décédé samedi à l’âge de 42 ans. Aussi hyper-actif que controversé, il avait soutenu le principe des Primaires à gauche qui fut un succès à l’automne 2011. Avec Arnaud Montebourg à l’époque député de Saône-et-Loire, il avait publié à la veille de l’université d’été 2009 du Parti socialiste un opuscule anticipateur aux éditions du Seuil, Primaire : Comment sauver la gauche (124 p., 12,20 €). La gauche a-t-elle été sauvée ? Du moins a-t-elle été victorieuse aux élections de mai et de juin 2012. 

Vincent Duclert