Les étrangers qui ont fait la France
Dirigé par Pascal Ory avec Marie-Claude Blanc-Chaléard, porté par une équipe nombreuse de rédacteurs et de responsables de section, publié par Robert Laffont dans sa prestigieuse collection « Bouquins », le Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France (855 p., 30 €) bénéficie ce soir d’un lancement prestigieux. Parmi les nombreuses notices de scientifiques, celle du Prix Nobel de médecine 2011, Jules HOFFMANN, né à Echternach (Grand-Duché de Luxembourg) le 2 août 1941, depuis 2012 membre de l’Académie française. Voici d’autres précisions sur le biologiste :
Grandi au Luxembourg où il est né, Jules Hoffmann reçoit de son père, enseignant de sciences naturelles, sa passion de la biologie et plus encore des insectes. A 18 ans, il publie son premier article sur les hétéroptères aquatiques dans les Archives de l’Institut Grand-ducal de Luxembourg. Après sa thèse ès sciences naturelles soutenue à Luxembourg en 1963, il est accueilli l’année suivante dans le laboratoire du CNRS du professeur Pierre Joly à Strasbourg. Il décide alors, comme il le confiera lui-même, de « rester dans le système universitaire français et de demander la nationalité française ». Il l'obtient en 1970 et perd en conséquence sa nationalité luxembourgeoise. Mais il reconnaîtra n’avoir « jamais regretté ce choix » qui lui imposait pourtant un choix cornélien entre ses « intérêts scientifiques et les sentiments familiaux » (cité par Le Monde, 3 octobre 2011).
Docteur ès sciences de l’université de Strasbourg (1969), directeur de recherches au CNRS, il fonde en 1978 le laboratoire « Réponse immunitaire et développement chez les insectes » qu’il installe à l'Institut de biologie moléculaire et cellulaire du CNRS de Strasbourg dont il assume la direction entre 1994 et 2006.
Ses recherches principales portent sur l’immunité innée qu’il étudie chez les insectes (notamment les mouches) et qu’il conçoit comme une première barrière de protection avant l’intervention des anticorps. Il est aussi le découvreur du récepteur Toll qui permet précisément l’activation de la production d’anticorps.
Ses succès scientifiques et ses activités d’administrateur de la recherche valent de hautes reconnaissances à ce savant demeuré fidèle à l’université et aux laboratoires strasbourgeois, sa patrie d’adoption. Elu en 1992 à l’Académie des sciences, qu’il préside en 2007-2008, il est titulaire du prix Robert Koch d’immunologie (2004), du prix Keyo de médecine (2010), de la médaille d'or du CNRS (2011), du prix Shaw en sciences du vivant et médecine (2011), enfin du prix Nobel de médecine 2011 (avec l’américain Bruce Beutler et le canadien Ralph Steinman) qui vient couronner un parcours scientifique d’exception.
V.D.
photo AFP
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