Deepwater Horizon
Le Salon international de l’agriculture a fermé ses portes hier soir dimanche sur des chiffres de fréquentation record avec près de 679 000 visiteurs. Les activités d’agriculture, d’élevage, transmettent un rapport à la nature végétale et animale. Mais elles sont aussi attaquées sur ce plan pour les menaces que représente leur développement intensif. Deepwater Horizon – du nom de la plate-forme pétrolière offshore qui explosa le 20 avril 2010 dans le golfe du Mexique et qui causa un désastre environnemental – est un essai philosophique de Stéphane Ferret sur l’éthique de la nature et la crise écologique (le Seuil, coll. « L’ordre philosophique », 330 p., 21 €). Il s’inspire des pensées anglo-américaines de l’éthique de l’environnement et de l’éthique animale pour proposer sur la valeur et le droit des êtres de la nature, individuels comme un arbre ou un éléphant, collectifs comme une forêt ou un troupeau d’éléphants. L’ouvrage a pour ambition de combattre « l’avènement du post-humain » : « un existant comme désincarné, seul au monde, aux prises avec son projet sans cesse renouvelé et sans cesse inassouvi de la maîtrise totale des choses et des êtres. Une situation d’épouvante, apparemment dénuée de valeur, à laquelle serait réduite l’humanité ». La nature a pourtant beaucoup à nous apprendre encore, au point d’en fonder une philosophie contemporaine comme le démontre avec talent Stéphane Ferret.
Vincent Duclert