La Recherche est associée à la série de films documentaires J’ai marché sur la terre, imaginés par Aline Richard, directrice de la rédaction du magazine et Mathieu Vidard, animateur de l’émission quotidienne de France Inter La tête au carré, présentés par ce dernier, produits par Bonne Compagnie, réalisés par Bruno Victor-Pujebet et Stéphane Jacques, et, last but not least, diffusés chaque dimanche après-midi dans la séquence « Grandeurs nature » sur France 2.
Le 30 janvier sera proposé le quatrième épisode, consacré à l’Indonésie, de ce Road Movie scientifique. C’est bien le terme qui convient pour définir ces 52 minutes de superbes images et de scénarii finement pensés, avec, en voix off, un récit à la fois simple, très accessible, et soucieux de dépasser le genre traditionnel du film Nature/animalier. Le parti pris est l’exploration de la planète à travers ceux qui travaillent à sa connaissance, les chercheurs saisis sur leur terrain, dans leurs pratiques. Cela donne une idée intéressante et vivante de la science en acte. Les personnes et les acteurs, qui désertent souvent les films Nature/animalier, confèrent ici un supplément d’âme tout à fait bienvenu. Une autre conséquence de ce parti pris réside dans la compréhension des implications sociales, humaines, voire politiques des recherches menées in situ, notamment sur les communautés fragiles qui peuplent l’immense archipel indonésien. Donner une existence à ces dernières, questionner le cadre naturel, physique, climatique de leur vie de tous les jours, c’est aborder nécessairement les raisons de leurs destins actuels. Le spectateur est ainsi convié à s’interroger lui-même sur les horizons les plus lointains de la recherche, et les plus essentiels en même temps, quand le savoir construit et montré se dresse contre les logiques de disparition, de destruction même.
Ces quelques réflexions procèdent de l'expérience d’un visionnage en avant-première, hier soir à Paris, de ce quatrième épisode, en attendant de le revoir le 30 janvier dans « Grandeurs nature ». Du beau travail donc, non pas tant qu’il émane de La Recherche (le contraire aurait quand même étonné !) mais surtout parce que la dimension sociale et humaine de la recherche de terrain est superbement restituée. On sort du film pénétré de la détermination de ces scientifiques de terrain explorant des mondes menacés, souvent par l’homme lui-même. Une double prise de conscience, salutaire et nécessaire.
Vincent Duclert
La photographie qui illustre ce « post » est présentée sur le site du photographe Philippe Fouchard ; lui-même consacre un billet à l’épisode indonésien de J’ai marché sur la terre.
http://fouchardphotographe.travelblog.fr/676736/Documentaire-J-ai-marche-sur-la-terre-en-Indonesie/