La mort de Staline
La mort de Staline est une histoire librement inspirée des derniers jours du Grand Guide des Peuples disparu officiellement le 5 mars 1953. Le scénario est du à Fabien Nury, avec Thierry Robin au dessin et Lorien Aureyre à la couleur (Dargaud, 59 p., 13,95 €). L’album met en scène un Staline agonisant dans son immense datcha, frappé à mort par sa propre colère après avoir lu le mot plein de courage d’une jeune soliste que l’on avait contraint de rejouer, pour l'enregistrer, le Concerto pour piano n°23 de Mozart : « Je vais prier pour vous, jour et nuit, et demander au Seigneur qu’il pardonne vos lourds péchés envers le peuple et la nation… ». L’histoire bascule alors dans la farce noire, dominée par les agissements démoniaques et pathétiques d’un Béria aux abois, les réunions nocturnes et très arrosées des nouveaux maîtres de la Russie soviétique, et les problèmes d’intendance de l’équipe de médecins appelés d’urgence au chevet de Staline. Il a été difficile d’abord de trouver des spécialistes tant le corps médical avait été frappé par les purges après la révélation du « complot [imaginaire] des blouses blanches ». Ensuite, pour ceux qui doivent tenter de ramener Staline à la vie, le plus dur reste à faire : brancher le respirateur artificiel venu des Etats-Unis et qui fonctionne sur le 110 volts. L’énorme transformateur soviétique doit être déplacé dans le jardin tant le vacarme est intense. Staline finit par décéder. Les employés de la datcha sont envoyés au goulag, le corps de Staline est autopsié dans le garage, l’annonce de sa mort est faite à tous les Soviétiques dans une solennité qui contraste avec l’anarchie des derniers jours, des dernières heures… Un album, on l’a comprit, est d’une critique féroce, porté par un dessin sombre, implacable et parfois lumineux lorsqu’il s’agit d’évoquer la jeune pianiste responsable de l’attaque fatale. Et ce n'est que le premier tome !
Vincent Duclert
Rédigé par : Tietie007 | 15 juillet 2011 à 06:25
Staline était tellement craint, que lorsqu'il a eu son attaque, dans son lit, le personnel, n'a pas osé entrer dans sa chambre pendant plusieurs heures, et il fallut avertir Beria pour que celui-ci intervienne !