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novembre 2008

05 novembre 2008

Le Blog des Livres

Le coordonateur du Blog des Livres s’envole une semaine pour le Japon. Il est possible que l’édition des posts soit quelque peu bouleversée par le décalage horaire. Nous vous adressons par avance nos excuses. Vous pourrez patienter en lisant le précis en poche de L’économie du Japon par Evelyne Dourille-Feer. L’auteure conclut sur le rôle maintenu de l’Etat dans « les orientations à long terme pour la recherche » (La Découverte, coll. « Repères », 2005, 128 p., 8 €). Voici, sans transition, deux annonces de rencontres initiées par les livres et grâce aux livres. Du 07 au 09 novembre prochain au Centre universitaire méditerranéen à Nice se tiendra le 6e Forum « Sciences & défis du XXIe siècle » organisé par l’association SAPIENCE : voir le programme sur http://www.sapience.fr. Les débats accueilleront notamment Jean-Marc Lévy-Leblond, physicien et épistémologue, chroniqueur de La Recherche et directeur de la collection « Science ouverte » au Seuil. Du 6 au 23 novembre auront lieu à Lille les conférences et débats de CITEPHILO 2008, consacré cette année au thème de l’Identité. Tous les renseignements sont sur : www.citephilo.org

04 novembre 2008

De l'inégalité en Amérique

35_obama450 Le monde est suspendu au résultat, tout à l’heure dans la nuit américaine, de l’élection présidentielle aux Etats-Unis. Verra-t-on la « vague conservatrice, de Reagan à Bush », se briser sur le roc démocrate forgé par le candidat Obama ? Quoiqu’il arrive, il faudra faire le bilan de ces trois décennies ou presque de conservatisme américain, identifié comme l’écrit Godfrey Hodgson, dans son ouvrage traduit en 2008 aux éditions Gallimard, à l’inégalité en Amérique (coll « Le Débat », 485 p., 26 €). Ce professeur britannique de Berkeley et d’Harvard soulignait en 2004 comment la société américaine mettrait fin néanmoins à cette idéologie néo-républicaine de l'inégalité et de l'exceptionnalisme en toute circonstance. Et il annonçait très clairement, par cette mesure du dynamisme interne à la nation, l’émergence d’un candidat comme Barack Obama : « Pour ceux qui apprécient l’inestimable contribution des Etats-Unis aux causes les plus nobles – le gouvernement fondé sur le consentement des gouvernés dans un Etat de droit où règnent la justice, les libertés individuelles et l’égalité des chances -, l’espoir repose désormais sur l’extraordinaire souplesse, sur le dynamisme et sur les facultés de renouvellement dont la société et les institutions américaines ont si souvent fait preuve par le passé ». Les républicains, et leur candidat au premier chef, ont tenté d'opposer le nationalisme à cette dynamique de la nation. Ils sont en passe d'échouer. Souhaitons que leur défaite annoncée soit confirmée tout à l'heure.

Vincent Duclert, EHESS

03 novembre 2008

Galilée et les Indiens

Blog_klein Au « Café Voltaire », la collection d’essais créée aux éditions Flammarion par Teresa Cremisi, le physicien Etienne Klein vient de publier un court écrit sur la désaffection actuelle pour les études scientifiques et, au-delà, sur le divorce croissant entre la science et la société. « A travers les controverses que les applications de la science suscitent, souligne-t-il avec raison, ce n’est rien de moins que la question politique du projet de la cité, de ses fins, qui se trouve aujourd’hui posée : que voulons-nous faire socialement des savoirs et des "pouvoir-faire" que la science nous offre ? Les utiliser tous, par principe et au nom du progrès, ou les choisir, faire du cas par cas ? L’enjeu est crucial dans un monde traversé de tensions et de conflits, dont certains touchent précisément aux conséquences du développement technologique. » Afin d’assumer ces enjeux majeures, afin d’éviter la rupture entre deux mondes rendus soudain hostiles l’un à l’autre, Etienne Klein plaide pour « l’esprit de la science », qu’il faut « sauver à tout prix », et dont il retrouve la trace et la valeur en revenant aux origines de la science moderne, « en somme à Galilée ». Son essai s’intitule Galilée et les Indiens (121 p., 12 €). En rencontrant des Indiens du peuple d’Amazonie Kayapo, Etienne Klein comprit « toute l’ambivalence du geste galiléen. L’acte qui a conféré à la science son efficacité lui a donné dans le même mouvement sa puissance. » Mais il serait erroné, ajoute le physicien, « qu’on liquide l’esprit de la science au motif d’un mauvais usage du monde ».

Vincent Duclert, EHESS