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03 novembre 2008 |

Galilée et les Indiens

Blog_klein Au « Café Voltaire », la collection d’essais créée aux éditions Flammarion par Teresa Cremisi, le physicien Etienne Klein vient de publier un court écrit sur la désaffection actuelle pour les études scientifiques et, au-delà, sur le divorce croissant entre la science et la société. « A travers les controverses que les applications de la science suscitent, souligne-t-il avec raison, ce n’est rien de moins que la question politique du projet de la cité, de ses fins, qui se trouve aujourd’hui posée : que voulons-nous faire socialement des savoirs et des "pouvoir-faire" que la science nous offre ? Les utiliser tous, par principe et au nom du progrès, ou les choisir, faire du cas par cas ? L’enjeu est crucial dans un monde traversé de tensions et de conflits, dont certains touchent précisément aux conséquences du développement technologique. » Afin d’assumer ces enjeux majeures, afin d’éviter la rupture entre deux mondes rendus soudain hostiles l’un à l’autre, Etienne Klein plaide pour « l’esprit de la science », qu’il faut « sauver à tout prix », et dont il retrouve la trace et la valeur en revenant aux origines de la science moderne, « en somme à Galilée ». Son essai s’intitule Galilée et les Indiens (121 p., 12 €). En rencontrant des Indiens du peuple d’Amazonie Kayapo, Etienne Klein comprit « toute l’ambivalence du geste galiléen. L’acte qui a conféré à la science son efficacité lui a donné dans le même mouvement sa puissance. » Mais il serait erroné, ajoute le physicien, « qu’on liquide l’esprit de la science au motif d’un mauvais usage du monde ».

Vincent Duclert, EHESS

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