De l'inégalité en Amérique
Le monde est suspendu au résultat, tout à l’heure dans la nuit américaine, de l’élection présidentielle aux Etats-Unis. Verra-t-on la « vague conservatrice, de Reagan à Bush », se briser sur le roc démocrate forgé par le candidat Obama ? Quoiqu’il arrive, il faudra faire le bilan de ces trois décennies ou presque de conservatisme américain, identifié comme l’écrit Godfrey Hodgson, dans son ouvrage traduit en 2008 aux éditions Gallimard, à l’inégalité en Amérique (coll « Le Débat », 485 p., 26 €). Ce professeur britannique de Berkeley et d’Harvard soulignait en 2004 comment la société américaine mettrait fin néanmoins à cette idéologie néo-républicaine de l'inégalité et de l'exceptionnalisme en toute circonstance. Et il annonçait très clairement, par cette mesure du dynamisme interne à la nation, l’émergence d’un candidat comme Barack Obama : « Pour ceux qui apprécient l’inestimable contribution des Etats-Unis aux causes les plus nobles – le gouvernement fondé sur le consentement des gouvernés dans un Etat de droit où règnent la justice, les libertés individuelles et l’égalité des chances -, l’espoir repose désormais sur l’extraordinaire souplesse, sur le dynamisme et sur les facultés de renouvellement dont la société et les institutions américaines ont si souvent fait preuve par le passé ». Les républicains, et leur candidat au premier chef, ont tenté d'opposer le nationalisme à cette dynamique de la nation. Ils sont en passe d'échouer. Souhaitons que leur défaite annoncée soit confirmée tout à l'heure.
Vincent Duclert, EHESS
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