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09 octobre 2012 |

La République des idées. Dixième anniversaire

« Créée en 2002, La République des idées est à la fois un lieu et un lien. Un lieu de production et d’échange d’idées neuves en Europe et dans le monde. Un lien entre les personnalités, les organisations, les publications qui défendent la force des idées comme moteur de l’activité humaine », est-il écrit sur le site officiel * de ce groupe de réflexion qui joue un grand rôle dans la vie intellectuelle nationale. Outre un média en ligne de grande qualité, « La vie des idées », la République des idées publie une collection d’essai du même nom aux éditions du Seuil. « Chacun de ces essais fait le point sur une question centrale de l’actualité et attire l’attention sur un problème émergeant du monde contemporain. Ils sont rédigés par des personnalités intellectuelles et des experts de premier plan. » Plus d'une cinquantaine de ces précieux opuscules, très accessibles par leur prix, et de surcroît bien édités, ont déjà été publiés. 

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Pour son dixième anniversaire, cette collection imaginée par Pierre Rosanvallon et Thierry Pech, aujourd’hui dirigée par le premier associé à l’historien Ivan Jablonka, publie un essai exemplaire de ce qui est produit par cette équipe, La mondialisation de l’inégalité, par François Bourguignon (106 p., 11,80 €). Cet économiste aspire à détacher la mondialisation de tous les maux qui l’accablent en soulignant comment elle amplifie les inégalités dès lors surtout que celles-ci existent et s’amplifient à l’échelle des pays. Ces dernières expliquent en premier lieu l’effet accélérateur que provoque la mondialisation. « La mondialisation n’est pas mauvaise en soi », assure le directeur de l’Ecole d’économie de Paris. Mais la conjonction des deux phénomènes transforme alors l’inégalité en une menace globale dont il faut prendre toute la mesure afin d’imaginer les moyens de la repousser, d’abord au niveau national, grâce à l’impôt ou aux politiques éducatives, mais aussi au niveau mondial, « pour éviter que l’écart ne se creuse entre [les pays les plus pauvres] et les pays émergents ». Il achève sa démonstration en rappelant le coût social, politique et même économique de l’inégalité, dans la veine des thèses de Joseph Stiglitz (voir le billet consacré ici à son ouvrage récemment traduit aux éditions des Liens qui libèrent, Le prix des inégalités). L’un des intérêts puissants de l’ouvrage est au final de démontrer qu’il demeure encore aux mains des politiques, dans chaque pays, des moyens politiques d’agir. En luttant contre les inégalités nationales pour commencer, en défendant pour continuer « une mondialisation équitable ». Accabler la seule mondialisation constitue ainsi une manière de se défausser de ses responsabilités.  

Vincent Duclert

* http://www.repid.com/-Qui-sommes-nous-.html  

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