Comment vivre demain
Créés en 1975, les éditions Alternatives ont connu une histoire riche mais
mouvementée. Après la reprise d'une totale indépendance en 1995, « Alternatives
est aujourd'hui une structure de cinq salariés qui produit une trentaine de
nouveautés par an et une dizaine de rééditions. Depuis le 30 mars 2006, nous
avons rejoint le groupe Gallimard », peut-on lire sur le site de la maison.
Celle-ci vient de publier dans sa collection « Manifestô » (« de
nouvelles problématiques sociétales au cœur du débat par des auteurs impliqués
de manière concrète et militante ») un essai engagé pour tenter de
répondre au tournant majeur dans l’histoire de la terre ou « anthropocène » :
il s’agit de l’entrée dans une ère où la structure de la terre est transformée par l’action de l’homme bien davantage désormaisque par celle des phénomènes
naturels. En cause, bien évidement, le réchauffement climatique provoqué par
les émissions humaines de gaz à effet de serre. Une crise profonde est en train de s’opérer,
à la fois dans ces processus de destruction des équilibres naturels mais aussi à
travers les formes de cécité sur cette réalité. Dans L’Âge de l’Homme (320 p., 25 €), Christian Schwägerl, journaliste
politique à Der Spiegel mais
biologiste de formation, s’appuie sur les travaux en matière de décomposition
de l’ozone du Prix Nobel de chimie Paul Josef Crutzen pour à la fois identifier
les risques de l’Anthropocène et plaider en faveur d’un délestement général de
nos besoins notamment énergétiques – pour mieux construire un monde d’équité et
d’invention. La crise serait donc salutaire à condition de la comprendre.
(préfacé par Paul Josef Crutzen, traduit de l’allemand par Nicolas Vergnaud, imprimé avec des encres végétales ne contenant pas de métaux lourds sur un papier suédois de haute technologie équitable, et diffusé par Gallimard).
Vincent Duclert
Rédigé par : TT | 13 octobre 2012 à 17:49
Lecture complémentaire :
Yannick Rumpala, Développement durable ou le gouvernement du changement total, Le Bord de l’eau, 2010.
On peut en effet reformuler la question en disant qu’il va falloir maintenant apprendre à agir en pensant systématiquement aux conséquences (pour reprendre le titre d’un des chapitres).