Ce livre de David Ruelle offre un panorama des relations entre mathématiques et mathématiciens.

Il aborde de nombreuses questions, comme l’existence d’une réalité mathématique (platonisme), la psychologie de la découverte, ou la beauté d’un théorème ou d’une démonstration. Cependant, il ne s’agit nullement d’un traité de philosophie, où le savant traiterait doctement de ces thèmes, mais plutôt d’un carnet de bord agrémenté d’anecdotes personnelles ou historiques. Cela pourra certainement séduire un certain lectorat. En revanche, ceux qui aiment les prises de positions tranchées et les argumentations serrées en seront pour leur compte. Les vingt-trois courts chapitres de cet ouvrage d’environ deux cents pages ne font qu’effleurer les différentes (et sûrement trop nombreuses) thématiques, et l’auteur, peut-être par modestie, semble hésiter à franchir le pas de la philosophie, et se cantonne dans le registre de l’opinion et du témoignage. Ce ne serait pas forcément une faiblesse s’il nous faisait partager son expérience dans le domaine qui est le sien (la physique mathématique), hélas, c’est seulement au chapitre 22 que le sujet est abordé, en huit petites pages. Dommage (Odile Jacob, 2008, 224 p., 23 €).

Fabien Besnard