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07 août 2008 |

Dictionnaire de la pluie

Blog_boman Il pleut cet après-midi du jeudi 7 août sur le rivage de la Bretagne nord où le Blog des Livres/La Recherche a pris ses quartiers d’été. Alors j’ai lu pour ses lecteurs le Dictionnaire de la pluie de Patrick Boman (illustrations de Romain Slocombe, Le Seuil, 2008, 411 p., 22 €). Le long article consacré, bien sûr, à la Bretagne, est très juste. Bien que réputée pluvieuse, cette région qui abrite de splendides paysages (généralement marins) et réunit des âmes fortes, intrépides lorsqu’il s’agit d’affronter les puissants et les vaniteux, reçoit à peine plus de pluie que le reste de la France : les chiffres de pluviométrie sont clairs à ce sujet.

C’est vrai que l’entrée précédente du Dictionnaire de la pluie, « Brest », indique que celle-ci est, avec 155,93 jours de pluie par an, « la plus arrosée des cent premières aires urbaines françaises ». Mais la pluie, en Bretagne, c’est aussi la promesse de l’éclaircie radieuse : « Pas une journée sans ondée, c’est vrai, mais aussi pas une journée sans un rayon de soleil ». Et c’est ainsi que la pluie, associée au soleil si prompt sur les landes et les rochers dominants la mer, compose des panoramas somptueux que la photographie peine à saisir mais qui s’impriment longtemps dans la conscience. Patrick Boman évoque dans son article cette lumière si caractéristique enveloppant par exemple le menhir Droits-de-l’Homme, en baie d’Audierne, pour commémorer le naufrage du vaisseau du même nom durant la Révolution française, et ce nom, ajoute-t-il, « renvoie directement à Melville, au démocratique Rights-of-Man », et, de fil en aiguille, à un film de Peter Ustinov, Billy Bud.

Ce dictionnaire est à l’image de son entrée « Bretagne », très voyageux, plein de connaissances, de culture et de renvois vers d’autres horizons, pluvieux bien sûr mais avec le soleil qui n’est jamais très lointain. Même lorsqu’on se trouve en pleine bruine, l’une des entrée suivantes. Contrairement à l’impression que les gouttes d’eau paraissent flotter dans l’air, en réalité elles tombent très lentement. Et c’est pour cela que la bruine mouille beaucoup. Mais si le diamètre des gouttelettes devient inférieur à 0,06 millimètres, alors se forme du brouillard. Supérieur à 0,6 mm, c’est de la pluie. L’explication technique est fournie en début d’article. C’est fini : le soleil vient d’apparaître. A demain !

Vincent Duclert

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Commentaires

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Merci pour ces précisions et ces indices propres à réveiller toute libido endormie (sous la pluie bretonne !).
Vincent Duclert

 

Amusant de voir Boman et Scocombe associés dans ce projet pluvieux. Sais-tu, mon cher Vincent, ce qui unit ces deux auteurs ? Loin de Bretagne, c'est en Asie qu'ils tirent inspiration et talent. Récits de voyage en Chine pour Boman : je recommande aux lecteurs du blog des livres son "Palais des saveurs accumulées" aux effluves de ciboule et de gingembre (à chaque chapitre, son bol de nouilles, quintessence chinoise). Quant à Slocombe, grand amateur d'érotisme japonais, il a noué des liens forts avec les jeunes femmes de ce pays. Et à propos de pluie et d'érotisme, il y a une jolie expression chinoise pour l'acte sexuel qui évoque "le jeu des nuages et de la pluie". Poétique, non ?

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