La science du mouvement des eaux
Il n’y a pas que les chats qui peuvent regarder, fascinés, pendant des heures un mince filet d’eau s’écouler. Dans le passé, il y a eu aussi des gens très bien, voire d’éminents académiciens : Toricelli, Mersenne, Descartes, Mariotte, Huygens, Varignon… et demain peut-être vous-même si vous vous laissez prendre par La science du mouvement des eaux de Michel Blay (Belin, 2007, 30 €). Car enfin, nous avions oublié un peu tout cela mais c’est fascinant : commencez par percer un petit trou sous un vase et regardez. Le jet coulera d’autant plus vite que le niveau de l’eau est haut, facile ! On peut alors se prendre au jeu, déjà moins trivial de calculer la forme qu’aurait une clepsydre dont la baisse de niveau mesurerait directement le temps. On peut s’amuser, comme Mariotte, à faire remonter le petit jet d’eau et maintenir en équilibre à son extrémité un objet pour en calculer la force. En théorie, on peut montrer que le jet d’eau ne peut remonter que la moitié du niveau d’eau du vase alors qu’on constate bien qu’il remonte presque jusqu’en haut du niveau…Et oui, Newton montrera que le petit jet est rétréci en sortant et a donc une accélération plus forte. C’est comme cela que sans s’en rendre compte on passe de l’hydraulique du père Bernouilli à l’hydrodynamique du fils. Un livre à lire pour ceux qui sont amenés à enseigner le mouvement des eaux et pour tous les autres afin qu’ils regrettent de ne pas avoir à le faire…
Frédérique Rémy, CNRS
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