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28 mars 2008 |

De pied ferme

Blog_moraz Petit post aujourd’hui, en raison de la page « Opinion » sur mai 68 et l’université que la rédactrice en chef attendait de pied ferme (pavé ou bidule à la main, au choix) pour le mensuel daté mai, en cours de bouclage. Nous ne déflorerons pas la substantifique moelle du papier. Pour patienter, les lecteurs pourront se reporter aux très intéressants mémoires(Fayard, 2007, 430 p., 26 €) de l’historien Charles Morazé (1913-2003), un proche du général de Gaulle et de Christian Fouchet, baron du gaullisme, ministre de l’Education nationale entre 1962 et 1967 puis ministre de l’Intérieur en pleine tourmente de « mai ». Très critique sur Georges Pompidou accusé d’avoir bloqué la réforme nécessaire de l’enseignement supérieur (dit « Plan Fouchet » contesté par les étudiants et enterré par Matignon), l’auteur se souvient des conseils qu’il avait prodigués à son mentor à son arrivée place Beauvau. Quant à Daniel Cohn-Bendit, on constatera qu’il n’était assurément pas le genre de beauté de l’historien. Mais on peut se demander raisonnablement, au vu de l’histoire démographique de la France, s’il existe un Français qui ne soit pas aussi « mi-immigré »…..

« Christian Fouchet a été nommé à l’Intérieur. Je l’ai en vain avisé qu’il aurait à combattre ceux qu’il avait voulu aider. ‘Un tel ministère ne se refuse pas, et je m’y intéresserai d’abord aux collectivités locales.’ Son successeur rue de Grenelle bloque ou temporise quand il eût fallu aller de l’avant. Aubaine pour un meneur – mi-Français, mi-immigré – alliant l’audace de la jeunesse à un sens avisé des limites de l’étrangeté. Et un monstre chahut d’étudiants va prendre le masque d’une révolution. » Une parole de prof incontestablement. 

Vincent Duclert

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