L'Amérique d'Obama, Acte II
A
six heures trente – minuit trente heure sur la côte Est -, est annoncée la
réélection de Barack Obama, avec une confortable avance en nombre de grands
électeurs, provisoirement 303 contre 203. Si la victoire s’est jouée dans les
derniers jours, déterminant pour le président sortant qui sut incarner devant l’ouragan
Sandy la dimension présidentielle à laquelle aspirent les Américains, elle
repose aussi sur l’enracinement de Barack Obama dans le pays et la société, en
d’autres termes sur la capacité de L’Amérique
d’Obama à lui redonner sa confiance : la revue de géographie et
de géopolitique Hérodote avait
consacré en 2009 sa première livraison de l’année aux enjeux de la première
présidence 225 p., 22 €). Malgré les désillusions qui se sont fait sentir dans
son électorat, cette Amérique lui est resté fidèle et assuré sa réélection. La continuité
de sa politique et de ses choix, même teintée d’un pragmatisme prudent que lui
reprochèrent ses partisans les plus idéalistes, ont eu raison du challenger
républicain et de ses engagements ultra-conservateurs. On ne peut que se
réjouir de l’adhésion rationnelle majoritaire à une politique ouverte aux
enjeux du monde et de la société américaine en mouvement. L’Amérique d’Obama a
changé, elle s’est appropriée la victoire de 2008, elle n’a pas voulu la perdre
en 2012 et laisser le pays aux mains d’une administration brutale et sectaire,
dominée par une idéologie religieuse qui pouvait ébranler la liberté
individuelle des Américains et leur capacité à réinventer leur destin de
peuple pluraliste et multi-ethnique.
Vincent Duclert
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