Paris vu par Hollywood
A
la tête d’une impressionnante bibliographie personnelle, le spécialiste du
cinéma Antoine de Baecque ajoute un nouveau titre à ses travaux. Commissaire de
l’exposition Paris vu par Hollywood actuellement
présentée à la mairie de Paris (rue Lobau, entrée gratuite mais longue attente
assurée), il en dirigé aussi le très réussi catalogue (Skira-Flammarion, 288
p., 45 €).
Son introduction dévoile le point de vue intellectuel qui guide cette exposition sur Paris, aussi bien la ville capitale révélée par le cinéma hollywoodien
que le film américain comme « expérience cinématographique urbaine »
(selon Siegfried Kracauer) autorisant alors « une autre manière de
regarder le cliché urbain de Paris : il renvoie moins à la ville en
elle-même qu’à une pulsion projetée par sa fabrication fantasmée. Autrement
dit : Paris parle plus du désir américain que de la capitale française.
C’est de cette manière qu’on prendra le cliché à son propre piège, comme un
révélateur cinématographique d’inconscient ».
Et
c’est un bien une ville cinématographiée que l’on découvre dans l’immense salle
d’exposition traversée d'un écran suspendu qui projette des films mêlant leurs images à celles de Paris. Mais la capitale est aussi présente en que témoin de son
histoire et de son époque. Les équipes de Monsieur
Verdoux (Charles Chaplin, 1947) et Un
Américain à Paris (Vincente Minnelli, 1951) ont travaillé à partir de
collections originales de clichés, réalisées par des photographes français (dont Robert Doisneau), et
qui ont forte une valeur ethnographique. Ces clichés sont l’une des richesses d’une
exposition qui restitue la magie de la « ville lumière » reconstruite par Hollywood.
Vincent Duclert
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