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01 juin 2012 |

Le suicide en France au XVIIIe siècle

Blog godineau
La fin du long week-end de la Pentecôte a été marquée par d’importants problèmes ferroviaires dus essentiellement à un nombre particulièrement élevé de suicides commis sur les voies, 12 au total lundi 28 mai, un nombre qui rappelle qu’en France, chaque année, 12 000 personnes choisissent de se donner la mort dont une bonne part pour attirer l’attention de la société sur leur sort. Les spécialistes ont souvent souligné ce paradoxe entre la décision de rompre le lien social et un acte qui tend désespérément vers sa préservation.

Le suicide a sa sociologie inaugurée par l’étude canonique d’Emile Durkheim en 1897. Il a aussi son histoire à laquelle Dominique Godineau vient d’ajouter une page importante avec sa recherche sur Le suicide en France au XVIIIe siècle (Armand Colin, 336 p., 24 €). Alors que le suicide reste considéré comme un crime puni de procès et de châtiment (en 1774, on pend encore par les pieds les cadavres des suicidés), le siècle des Lumières s’attache aussi à tenter de comprendre l’acte de « s’abréger les jours ». Du reste, Dominique Godineau constate que c’est au tournant des années 1780-1790 que le verbe se suicider apparaît sporadiquement dans les archives. Une étude ample, méthodique et, en résumé, nécessaire. 

Vincent Duclert  

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