Jours de fête
Alors que les citoyens des Etats-Unis célèbrent aujourd’hui la fête nationale du 4 juillet ou Independence Day, anniversaire de la Déclaration d’indépendance des colonies américaines à l’encontre de la couronne britannique du 4 juillet 1776, les Français peuvent préparer la leur en se plongeant dans l’étude ample et précise de Jacqueline Lalouette sur les « Jours fériés et fêtes légales dans la France contemporaine » (Tallandier, coll. « Histoire contemporaine », 392 p., 23,90 €). L’historienne s’intéresse notamment à la permanence, dans le temps de la fête nationale du 14 juillet, des jeux populaires et des pratiques ancestrales tels la course en sac, le jeu du ciseau, le mat de cocagne, ou bien, plus violentes et même barbares, le lynchage des oies et autres calvaires d’animaux. La République, qui n’a pas su ou pas voulu rompre avec ces héritages, aurait alors échoué dans sa volonté d’instaurer « une véritable éducation civique au moyen des fêtes ». Ce mouvement de dépolitisation de la fête nationale s’est accentué avec la montée des loisirs et de leur civilisation. Il reste que les fêtes nationales et les jours fériés ont bien une fonction, qu’elle soit celle qui leur a été attribuée ou bien celle qu’ils se sont donné dans la trame des sociétés et des représentations.
Vincent Duclert
Représentation de couverture : Raoul Dufy, La fanfare, 14 juillet, Musée du Havre
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