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03 juin 2008 |

CNRS, suite

A la suite de la publication le 24 avril du post de Pascal Acot, « CNRS. L’honneur perdu de la section 35 », qui avait fait grand bruit, une collègue m’avait sévèrement critiqué pour avoir participé à l’éreintement du CNRS au moment où l’organisme est visé par une réforme cruciale pour son avenir. Cette responsabilité, qui est une vraie question, peut se reposer avec la diffusion, le 2 juin, sur des listes de diffusion, de l’appel à signer la lettre de soutien à Suzanne de Cheveigné dont vous trouverez le texte dans le premier commentaire de ce post. Vincent Duclert

Section 35 : épilogue. La commission de la section 35 a validé le classement stupéfiant de la commission d'admissibilité (voir mon post du 24 avril). De tels comportements, alors que le CNRS entre dans une zone de turbulences, laissent perplexe, au-delà de l'affaire elle-même. Ce genre d'autoritarisme crispé pourrait bien être le signe d'une inquiétante déliquescence de l'institution et de sa mission. Quelle aubaine pour ceux qui veulent la démanteler ! Et quelle tristesse pour les autres.

Pascal Acot, CNRS

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Commentaires

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Je signe cet appel des deux mains.

 

Samedi 31 mai 2008

Chers collègues,

Nous venons d'apprendre que la candidature de Suzanne de Cheveigné à un
poste de DR2 au CNRS a été écartée par le jury d'admission alors qu¹elle
était classée première par le jury d¹admissibilité et ce, pour la troisième
fois - il s'agit sans doute d'un fait sans précédent au CNRS !
Accepteriez-vous de vous associer à notre protestation en signant la lettre
de soutien ci-jointe ? Si oui, merci de nous confirmer votre accord par
retour de mail. Nous enverrons très rapidement l¹ensemble à la présidente et
au directeur général du CNRS.

Bien sincèrement à tous

Joëlle Le Marec (ENS-lsh Lyon),
Igor Babou (ENS-lsh Lyon)
Frédéric Joulian (EHESS),
Emmanuel Pedler (EHESS, dir-adjoint du SHADYC)

PS : Si vous pensez à d'autres personnes concernées, n'hésitez pas à faire
circuler ce mail.
_____________________________________________

Madame la Présidente du CNRS,
Monsieur le Directeur général du CNRS,

Nous apprenons avec stupeur que la candidature de notre collègue, Suzanne de
Cheveigné, classée première au concours DR2 par la commission
interdisciplinaire Sciences de la Communication, n'a pas été retenue. Ce
déclassement fait suite à deux autres, intervenus alors qu'elle était
classée première par la commission interdisciplinaire Risques
Environnementaux et Société en 2005 et 2007, ce qui avait déjà suscité
l'incompréhension de la communauté scientifique. Le profil de Suzanne de
Cheveigné correspond pourtant parfaitement à l'intitulé du poste mis au
concours 2008, "Sciences, techniques et sociétés, expertises, controverses
scientifiques et théories de la connaissance, en lien avec le champ
thématique de l'institut des sciences de la communication du CNRS".

Notre collègue participe depuis des années, à l'échelle nationale et
internationale, au dynamisme d'une communauté dont les travaux cherchent à
éclairer la complexité des relations qui lient sciences, techniques, médias
et société. Elle a travaillé sans relâche à développer la dimension
collective et interdisciplinaire de ce champ et a constamment encouragé
l'ouverture de la recherche française à la dimension européenne. Sa double
compétence en sciences de la nature et de la société lui permet de jeter des
ponts entre les disciplines et de rapprocher des chercheurs aux cultures a
priori divergentes.
Son rôle actuel dans le développement d'un laboratoire important dans le
domaine, le futur Centre Norbert Elias, est fondamental.

La qualité, l'originalité et la diversité des travaux de Suzanne de
Cheveigné sont reconnues internationalement. Elle incarne de façon
exemplaire la possibilité d'un parcours interdisciplinaire au CNRS. Nous,
ses collègues, avons bénéficié de ses capacités d'animation d'une communauté
qui peine malheureusement à se structurer en France. Nous avons besoin
d'elle pour continuer à travailler collectivement. Pour cela, nous demandons
que le CNRS la reconnaisse enfin à sa juste valeur.


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