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La Fabrique des images

Au musée du quai Branly jusqu’au 17 juillet 2011

Benuk, dinde sauvage (femelle) _ Croker _
 Océanie © musée du quai Branly, photo Thierry Ollivier, Michel Urtado Objets inanimés avez-vous donc un sens ? En ce moment, et jusqu’au 17 juillet 2011, se tient au musée du quai Branly une exposition pas comme les autres : « La Fabrique des images ». L’anthropologue Philippe Descola, professeur au Collège de France et commissaire de l’exposition, a réuni 160 œuvres et objets en provenance des cinq continents pour donner « à voir ce qui ne se voit pas d’emblée dans ,une image ». Son hypothèse qui structure l’exposition est qu’il existe sur notre planète quatre grandes visions du monde (ontologies) : l'animisme, le naturalisme, l'analogisme et le totémisme.

 Dans la nôtre - l’ontologie naturaliste qui domine en Occident depuis l’âge classique -, les humains se distinguent du reste des êtres et des choses car l’on dit qu’ils sont les seuls à posséder une intériorité (un esprit, une âme, une subjectivité), bien qu’ils se rattachent aux non-humains par leurs caractéristiques matérielles (les éléments et processus physico-chimiques de leur organisme).

Dans l’ontologie animiste (en Amazonie, dans le nord de l’Amérique du Nord, en Sibérie, dans certaines parties de l’Asie du sud-est et de la Mélanésie), c’est l’inverse qui prévaut : bien des animaux, des plantes et des objets sont réputés avoir une intériorité semblable à celle des humain. Mais ils se distinguent tous les uns des autres par la forme de leurs corps.

Masque tlingit Dans l’ontologie totémique (parmi les aborigènes australiens par exemple), certains humains et non-humains partagent, à l’intérieur d’une classe nommée, les mêmes qualités physiques et morales issues d’un prototype, tout en se distinguant en bloc d’autres classes du même type.

Dans l’ontologie analogiste, enfin, tous les occupants du monde, y compris leurs composantes élémentaires, sont dits différents les uns des autres, raison pour laquelle on s’efforce de trouver entre eux des rapports de correspondance (Chine, Europe de la Renaissance, Afrique de l’Ouest, Andes, Méso-Amérique…).

Nous avons demandé à Philippe Descola de commenter dans ce blog plusieurs objets présentés dans l’exposition et qui sont représentatifs de chacune de ces ontologies. qu’il nous donne envie d’aller au delà de leur simple beauté pour découvrir leur signification.