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20 février 2008 |

Ecritures en contact

Alors que l’enseignement de l’écriture en France et les problèmes de son acquisition continuent de susciter critiques et controverses, comme en témoigne le rapport Attali qui préconise, dans sa « décision fondamentale n°1 », la maîtrise par tout élève, avant la fin de la 6e, du français, de la lecture, de l’écriture, etc. (p.229), la parution des actes d’un colloque international propose un regard nouveau sur l’écriture et l’orthographe (Ecritures en contact, Liaisons-AIROE, n°39/40, déc.2007, 291 p. 25 €).

Loin de proposer des recettes miracles à l’enseignement de l’orthographe et du « bon usage », l’ouvrage a le mérite de dépassionner le débat en l’abordant sous l’angle du contact entre écritures, en particulier celui de l’introduction des xénographies à l’intérieur des systèmes existants. A travers l’étude de nombreuses langues, les auteurs de l’ouvrage montrent comment les contacts peuvent entraîner des choix de caractères différents, mais aussi des graphies nouvelles, importées volontairement ou non.

La coexistence des procédures et des systèmes graphiques différents dans une communauté linguistique n’est pas lue comme une imperfection (nénufar, nénuffar, nénuphar), mais plutôt comme l’intervention des usagers de la langue qui trouvent dans les stratégies d’écriture un moyen d’expression et de positionnement identitaire. Par leurs approches diversifiées et les contextes étudiés, les auteurs de l’ouvrage permettent de saisir dans toute leur complexité la gestion et le devenir de cette dimension du langage qu’est l’écriture.

Salih Akin, université de Rouen

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