Une politique des archives
Dans Homo historicus. Réflexions sur l’histoire, les historiens et les
sciences sociales (Armand Colin, coll. « Le temps des idées »,
319 p., 27,50 €), Christophe Charle note que « l’histoire a la chance de
moins dépendre que les autres sciences humaines des questions de financement
qui se posent de manière cruciale en sociologie, en économie, en ethnologie ou
en archéologie. Nos grands instruments de recherche, les archives, les
bibliothèques, relèvent d’autres budgets que ceux de l’Education nationale et
de la Recherche pour la plupart. Ils souffrent d’ailleurs de plus en plus des
grands arbitrages au sein des budgets culturels, eux-mêmes sous contraintes,
tandis que les charges induites par la numérisation des livres et des sources
augmentent sans cesse si la France veut rester crédible face aux autres pays,
plus en avance sur ce point ».
La France a néanmoins marqué
un point en inaugurant lundi 11 février 2013, par le Président de la République
le nouveau Centre des Archives nationales, installé dans la banlieue nord de
Paris. Ouvert depuis le 21 janvier dernier, l’établissement est aussi la fierté
de la ville de Pierrefitte-sur-Seine et des communes environnantes de Seine-Saint-Denis.
Avec l’université de Paris 8 et bientôt le campus Condorcet des sciences
humaines et sociales, le centre des Archives nationales constitue une pièce
maîtresse des outils scientifiques de la capitale. Dans son discours
d’inauguration, François Hollande a réaffirmé l’engagement de l’Etat dans le
traitement des archives électroniques et numériques. Il a aussi rappelé le
principe absolu de liberté de l’histoire et de la recherche (une référence aux
débats liés à la pénalisation du négationnisme du génocide des Arméniens) et a
justifié la fin de la « Maison de l’histoire de France » par le
risque d’histoire officielle (outre les aspects financiers du projet).
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