Algériens en France
La
collaboration des grands éditeurs et des institutions muséales donne lieu,
fréquemment, à de splendides catalogues qui sont aussi bien des guides très
complets d’exposition que des ouvrages collectifs de référence sur le sujet
abordé. C’est le cas d’Algériens en France.
1954-1962 : la guerre, l’exil, la vie (Autrement, 223 p., 30 €)
accompagnant l’exposition de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration
(du 9 octobre 2012 au 19 mai 2013). Près d’une trentaine de chercheurs dirigés
par Benjamin Stora et Linda Amiri retracent et expliquent, documents
archivistiques, imprimés et surtout iconographiques à l’appui, huit ans d’une
guerre ignorée, celle que la France mena contre ses immigrés algériens sur le
sol de la métropole, culminant avec le massacre à grand échelle du 17 octobre
1961 à Paris (« massacre colonial » selon Emmanuel Blanchard). Mais c’est
aussi la vie en exil des Algériens, des Algériennes, de leurs enfants nés en France
ou venus avec eux d’Algérie, qui est restituée ici, et les raisons pour lesquelles
beaucoup d’entre eux, après l’indépendance, décidèrent de rester, un paradoxe que
souligne et éclaire Benjamin Stora. Ce travail de grande ampleur,
remarquablement mis en page par une maison d’édition réputée pour son inventivité
graphique, ce véritable musée édité, montre combien cette histoire de l’immigration algérienne en France et
sa confrontation avec la guerre sont inscrites dans le tissu des existences et
des représentations nationales. Et comment l’enjeu de la décolonisation autant
que celui de la « sortie de guerre » demeurent présents.
Vincent Duclert
Rédigé par : cirta | 10 décembre 2012 à 21:28
On rappellera que le FLN a tué ,comme on disait à l'epoque,plus de 4000 francais musulmans en metropole...
Peut-on donc parler d'immigrés jusqu'en 1962,lorque l'on venait des DOM d'Algerie Stora est aussi un immigré....