Argent privé, affaire d'Etat
On
le sait, les fonds privés sont essentiels aux grandes universités américaines (elles-mêmes généralement privées) et
à la recherche outre-Atlantique, générant même une catégorie sociale, celle des
« entrepreneurs universitaires » tel Daniel Coit Gilman, premier
président de l’université John Hopkins en 1876, et sans oublier les immenses
dotations assurées par Rockfeller, Carnegie ou Olivia Sage. Ce soutien à
la recherche est l’un des aspects de la philanthropie américaine, dont les
impacts publics sont aussi considérables que finalement peu connus, et qu’étudie
Olivier Zunz, professeur à l’université de Virginie. Son étude de 2012 publiée par Princeton University Press a été aussitôt traduite en France par les soins des éditions Fayard et
d’un traducteur également chercheur sur les Etats-Unis, Nicolas Barreyre. L’un
des intérêts du livre est de démontrer que la philanthropie, loin de se limiter
à cette pratique des couches supérieures, est partagée par une bonne partie des
Américains. C’est une autre conception de la société et de l’intérêt public qui
est ainsi promue et reconnue (376 p., 22,90 €).
Vincent Duclert
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