De l’utilité du genre
Nous
avions rendu compte cette année de la publication en collection « Points »
(Seuil) de La Formation de la classe
ouvrière anglaise. Cette œuvre magistrale de l’historien britannique E.P.
Thompson a été passée au crible de la critique de l’universitaire de Princeton
Joan Scott qui y voit un symptôme historiographique prégnant : « Quand
on lit La Formation de la classe ouvrière
anglaise, on est frappé non pas par l’absence de femmes dans le récit, mais
par la façon singulière dont elles y figurent. Le livre éclaire quelques-unes
des raisons de la difficulté et des frustrations rencontrées par les
féministes socialistes contemporaines quand elles cherchent à se convaincre elles-mêmes,
et à convaincre leurs collègues qu’il doit y avoir une place pour les femmes
dans l’histoire de la constitution de la classe ouvrière et dans la théorie
politique que contient ce récit ». Cet essai critique de 1988 forme l’un
des chapitres De l’utilité du genre,
un recueil des grands articles de Joan Scott publié à l’initiative des éditions
Fayard, dans leur collection « Histoire de la pensée » (série « A
venir »), et traduit de manière limpide par Claude Servan-Schreiber (223
p., 18,50 €).
Vincent Duclert
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