Juriste, historien du droit romain, philosophe des principes du droit, Yan Thomas est décédé le 11 septembre 2008 à l’âge de 65 ans. Il a laissé « nombre d’articles fondamentaux constituant, ensemble, les pans d’une somme, inachevée, sur le droit romain », écrivent Marie-Angèle Hermitte et Paolo Napoli, les maîtres d’œuvre de l’édition posthume des Opérations du droit paru en novembre 2011 (Seuil-Gallimard-éditions de l’EHESS, coll. « Hautes études », 370 p., 26 €). Ce recueil vise à illustrer et prolonger le « fil conducteur » des travaux de Yan Thomas, comme lui-même le définissait : « déchiffrer dans des textes du “droit commun”, de l’antiquité à l’humanisme, une certaine unité et donc une certaine permanence du questionnement juridique , afin de repérer les techniques par lesquelles le droit ne cesse de construire, à l’aide des mêmes catégories, de nouveaux objets ». Il poursuit ainsi le projet général des sciences sociales. Cette édition est très bienvenue, en mémoire d’un grand chercheur tel qu’en lui-même le fait vivre ses travaux.

V.D.