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20 mai 2012 |

La Statue de la Liberté

Blog berenson big
Puisque le nouveau Président français est reçu avec maints égards aux Etats-Unis, saluons la parution au même moment de la première histoire de la Statue de la Liberté, cadeau du peuple français au peuple américain. Geste supplémentaire, l’étude de l’historien américain Edward Berenson, professeur à New York University, paraît simultanément dans sa version originale chez Yale University Press et en traduction française (par les soins de Marie-Laurence Netter) aux éditions Armand Colin (20 €). Il faut se souvenir que ce geste de la France aux Etats-Unis fut une initiative de citoyens en direction du peuple américain et non un cadeau d’Etat à Etat comme on a trop souvent tendance à la croire. C'est l'une des précieuses mises au point d'un livre très attendu, porté par une écriture sûre et accessible et traversé d'une exemplaire plongée dans les archives. 

Icône universellement connue, la statue de la Liberté est sans doute le plus significatif de tous les symboles américains. Pourtant, quand le monument a vu le jour à Paris en 1884 et est arrivé dans le port de New York un an plus tard, ses contemporains n’auraient jamais pensé que ce cadeau du peuple français aux Etats-Unis occuperait une place prépondérante dans l’imaginaire des Américains.La statue de la Liberté doit son existence à la rencontre de deux hommes : Édouard de Laboulaye, intellectuel français qui s’intéresse beaucoup à la politique américaine, et Auguste Bartholdi, sculpteur alsacien dont les travaux commencent à être reconnus. Laboulaye a l’idée de faire un grand geste envers l’Amérique pour marquer avec éclat le centenaire de l’indépendance américaine et sceller l’amitié entre la France et les États-Unis. Entamée en 1875, cette construction durera plus de dix ans.

La Statue de la Liberté raconte le périple de cette aventure, des difficultés financières au scepticisme des gouvernements de part et d’autre de l’Atlantique jusqu’à ce que la ténacité de quelques-uns vienne à bout de toutes ces vicissitudes et inaugure un monument d’universalité et d’imaginaire individuel : d’aucuns peuvent y voir l’émancipation des esclaves, la liberté individuelle chère à Tocqueville ou encore les « déshérités » décrits dans le poème gravé d’Emma Lazarus :

"Donne-moi tes pauvres, tes exténués

Qui en rangs serrés aspirent à vivre libres

Le rebut de tes rivages surpeuplés,

Envoie-les moi, les déshérités, que la tempête me les apporte

De ma lumière, j’éclaire la porte d’or !"

V.D.

 

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