Le livre et l'expression politique
Aujourd’hui, François Hollande fait paraître aux éditions Privat son livre intitulé Le Rêve français (207 p., 9,80 €), recueil de ses discours depuis celui de Lorient de juin 2009 qui lança son parcours en vue de la présidentielle. Le Point en a déjà publié les bonnes feuilles dans son édition du 11 août dernier. Le Livre n’est pas absent du livre, à la fois parce que celui-ci est offert en téléchargement gratuit pour cette seule journée du 25 août sur le site de campagne de François Hollande *, et parce que le long entretien qui précède les discours contient un vibrant hommage au monde de l’édition. Extrait (pp. 16 et 17) :
« - Vous avez choisi la forme du livre pour rassembler vos discours et pour répondre aux questions de ce long entretien. Accordez-vous une importance au livre ?
La République a toujours tenu en haute estime les livres car ils sont, avec le journal et l’école, l’instrument de la connaissance et de l’émancipation. De Georges Clemenceau à François Mitterrand, de Léon Blum à Charles de Gaulle, tous nos grands dirigeants ont aimé les livres, ont voulu qu’ils viennent dire ce qu’ils ont de plus précieux. Le livre, c’est le temps de la réflexion, l’expression du combat qui rassemble. Quand Léon Blum rentra de déportation, il publia A l’échelle humaine. Quand Pierre Mendès France voulut laisser un testament politique de son action, il réunit dans La vérité guidait leurs pas ses textes les plus précieux. Quand Jaurès voulut défendre Dreyfus, il le fit dans Les Preuves que publia son journal La Petite République. Quand François Mitterrand entreprit cette longue marche vers l’alternance, il balisa sa route avec les ouvrages La paille et le grain jusqu’à Ici et maintenant.
Cette tradition culturelle et intellectuelle est celle de ma famille politique. C’est la culture populaire, la civilisation du journal. Cet attachement est ancien. J’ai écrit plusieurs livres qui ont compté pour moi, qui ont été l’occasion d’un vrai dialogue avec les lecteurs, avec ceux-là même qui m’interrogeaient, comme Edwy Plenel en 2007 (pour Devoirs de vérité) et Pierre Favier en 2009 (pour Droits d’inventaires).
Je n’oublie pas dans le livre tous celles et ceux qui permettent qu’il existe, des éditeurs aux lecteurs. J’ai aussi une pensée particulière pour les libraires, les bibliothécaires. Quand j’arpente les allées de la foire du livre de Brive avec mon ami Philippe Nauche, député-maire, je me sens en pays familier. »
L’élection présidentielle est parfois, dans notre pays, l’occasion de grands débats. Pourquoi pas un débat sur la place du livre dans notre société et l’avenir du livre ? On attend des autres candidats socialistes, du centre et de la droite des déclarations sur le sujet.
Vincent Duclert
* sur inscription : http://francoishollande.fr/
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