Les traites et les esclavages
Le 10 mai n’est pas seulement la date anniversaire de l’arrivée au pouvoir de la gauche en France sous le régime de la Ve République. Depuis 2004 et le choix du Comité pour la mémoire de l’esclavage présidé par l’écrivaine Maryse Condé, il désigne aussi la journée commémorative du souvenir de l’esclavage, des traites et de l’abolition. Le 10 mai 2001 en effet était votée la loi dite Taubira faisant de la traite et des esclavages un crime contre l’humanité. Au-delà de la mémoire, il y a la recherche et celle que proposent notamment Myriam Cottias, Elisabeth Cunin et António de Almeida Mendes dans l’ouvrage collectif, Les traites et les esclavages (préface de Paul E. Lovejoy, postface d’Ibrahima Thioub, Karthala et Ciresc, coll. « Esclavages », 394 p., 32 €). Née de l’association entre un éditeur et le Centre international de recherches sur les esclavages du CNRS, la collection qui l’édite se veut une proclamation critique, méthodologique, civique, pour un domaine d’étude souvent saturé de mémoires et de conflits mémoriels. En combinant « des approches historiques et archéologiques avec des analyses plus contemporaines (anthropologiques, sociologiques, géographiques, littéraires) », en s’intéressant « à l’espace transatlantique, mais aussi à l’Afrique, l’océan indien et l’Europe », ce livre ambitieux « ne cherche donc pas à donner une vision homogène et consensuelle de cette problématique, ni même à produire une synthèse sur la question des esclavages et des traites ; ce livre est avant tout polyphonique et souhaite rendre compte de la diversité – en termes de thématique, d’aire géographique, d’époque étudiée, d’angle d’analyse – des travaux contemporains en France et dans le monde francophone ». Un ouvrage important, nécessaire, base de nouvelles recherches et de la diffusion des savoirs dans les sociétés francophones contemporaines.
Vincent Duclert
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