Les ruses de la démocratie
En dépit de l’importance des moyens de contrainte et de répression mis en œuvre pour soumettre la société et empêcher la contestation, la dictature chinoise ne réussit pas à faire taire la dissidence. Isabelle Thireau et Hua Linshan démontrent, dans une étude qui s’appuie sur l’analyse de ces espaces sociaux de parole apparus dès 1951, l’historicité de la protestation en Chine. Leur livre, qui paraît au Seuil sous le titre Les ruses de la démocratie (coll. « L’histoire immédiate », 453 p., 22 €), ne s’intéresse pas directement à la contestation politique, à la critique du régime. Il s’agit davantage de revendications découlant d’expériences ordinaires de la vie sociale. Il n’empêche. Comme l’écrivent les deux chercheurs du CNRS, de telles attentes « n’en sont pas moins politiques, et relèvent bien du champ sans cesse retravaillé de la démocratie ». En effet, les plaignants se donnent une conscience politique dans ces actions minuscules et pourtant décisives.
Vincent Duclert
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