Mémoire année zéro
La question de la mémoire domine bien des aspects de la recherche, tant la mémoire du point de vue physiologique et neurologique que la mémoire comme fait social. Le numéro de l’été de La Recherche s’intéressait au premier versant comme les lecteurs – dotés d’une profonde mémoire – s’en souviennent. Voici que le président-directeur général de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) Emmanuel Hoog publie une étude consacrée au second versant de la mémoire, la mémoire collective ou nationale désormais confrontée à la concurrence des mémoires (ou « impasse identitaire ») et à l’inflation mémorielle à l’heure du numérique. Un livre d’un haut fonctionnaire, acteur en même temps que chercheur sur son domaine (Mémoire année zéro, Le Seuil, 210 p., 18 €). Et un titre qui renvoie bien sûr au film de 1948 de Roberto Rossellini, Allemagne année zéro. Le tout pour imaginer une forme moderne de mémoire ouvrant sur l'avenir des sociétés comme des personnes, la mémoire selon une « République des poètes » que l'auteur appelle en conclusion de ses voeux.
Vincent Duclert
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