Les jeunes Français ont-ils raison d’avoir peur ?
On l’ignore peut-être, mais les éditions universitaires Armand Colin disposent d’une collection d’intervention où des chercheurs et universitaires utilisent leurs compétences de savant pour répondre à une question contemporaine. « Eléments de réponse » propose ainsi pour cette rentrée un titre important, Les jeunes Français ont-ils raison d’avoir peur ? (160 p., 16,50 €), du à Olivier Galland, directeur de recherches au CNRS, spécialiste des questions de jeunesse et déjà auteur, chez le même éditeur, d’une Sociologie de la jeunesse (2007, 4e édition). Pour que la jeunesse en France n’ait plus peur de son avenir, il conviendrait, dit le chercheur en conclusion de son étude, que la société cesse de la considérer comme un danger ou comme une population à systématiquement contrôler voire à réprimer. Afin de réveiller la jeunesse française, et toute nation civilisée a besoin d’une jeunesse éveillée, il convient de « proposer dans un climat de complète neutralité, un soutien – souvent informationnel, parfois à travers des mécanismes sociaux dédiés aux problèmes spécifiques de la jeunesse (dans le domaine du logement par exemple), parfois financier – pour franchir avec succès les étapes incertaines qui mènent à la vie adulte. » Cette recommandation est d’autant plus cruciale que les jeunes sont aujourd’hui livrés à eux-mêmes, sans aides véritables (la situation matérielle et affective des étudiants est parfois alarmante) et dans un contexte de défiance ou de profonde inégalité de destin.
Vincent Duclert
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