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15 avril 2009 |

Au nom de la Justice et de la Vérité

Blog alexandra Après avoir traduit l’excellente étude du sociologue turc Taner Akçam sur les responsabilités turques dans le génocide arménien, les éditions Denoël publient un travail remarquable d’Alexandrine Laignel-Lavastine.

Cette philosophe et spécialiste de l’histoire de l’Europe centrale a traduit et édité en français le monumental ouvrage de Matatias Carp, Cartea Neagra. Le Livre noir de la destruction des Juifs de Roumanie 1940-1944 (coll. « Médiations », 707 p., 27 €). Ce jeune avocat juif roumain, survivant d’une communauté qui a vu la disparition, dans des conditions inexprimables de violence, de près de 400 000 des siens, a décidé dès la fin de la guerre, seulement aidé de sa femme, et « au nom de la Justice et de la Vérité », de réunir une documentation essentielle sur ce génocide par massacres et de consigner, dans ces archives de l’extermination, le destin de juifs de Roumanie en proie à l’antisémitisme le plus méconnu, et le plus terrifiant. Car l’essentiel des victimes furent massacrées par des Roumains, civils ou militaires. Alors que le monde commémore le quinzième anniversaire du génocide rwandais, il est démontré par ce livre implacable, à la traduction plus qu’indispensable, qu’à côté du génocide nazi incarné par l’industrie du meurtre de masse se tinrent des processus de destruction dont la connaissance manquait à l’Europe, en dépit du travail extraordinaire de Matatias Carp. Si l’on se demande de quelle utilité peuvent avoir la recherche et sa traduction, il suffit de lire Cartea Neagra pour se convaincre qu’elle est souveraine.

Vincent Duclert

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