Elitisme républicain
5 mars 2009, nouvelle journée d’action des personnels de la recherche et de l’université, à l’appel de leur intersyndicale rejointe par les étudiants de l’UNEF.
Aujourd’hui aussi, Valérie Pécresse, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, reçoit la Conférence des présidents d’université puis les syndicats, dans un contexte nouveau puisque le décret contesté sur les modalités de service des enseignants-chercheurs sera réécrit. Cependant, le mouvement ne s’en tient plus au seul retrait du décret décrié et conteste désormais toute la politique suivie par le gouvernement en matière de recherche et d’enseignement supérieur, et ses ahurissants présupposés idéologiques tracés par le discours du président de la République du 22 janvier dernier. La politique développée en direction de l’enseignement primaire et secondaire est également dénoncée, en particulier les réformes visant la formation au rabais des futurs professeurs. C’est dans ce contexte que paraîtra dans quelques jours, le 12 mars exactement, le dernier essai de la talentueuse collection du Seuil, « La République des idées », animée par Pierre Rosanvallon et Ivan Jablonka, jeune historien déjà confirmé qui remplace à ce poste Thierry Pech devenu entre temps directeur général du Seuil. Ivan Jablonka anime aussi le site La Vie des idées qui s’impose maintenant comme le premier site référence pour la critique des ouvrages de sciences sociales et humaines et le débat d’idées en ces domaines. L’ouvrage en question est celui de Christian Baudelot et Roger Establet sur l’école en France : Elitisme républicain. L'Ecole française à l’épreuve des comparaisons internationales (128 p., 10,50 € et couverture non téléchargeable sur le site de La Martinière-Le Seuil, donc pas d’image pour les lecteurs du Blog des Livres de La Recherche)
Vincent Duclert
Rédigé par : Fabien Besnard | 10 mars 2009 à 15:29
Quel élitisme ? J'ai l'impression les pourfendeurs de moulins à vent qui dénoncent l'élitisme de l'école française n'ont pas mis les pieds dans un lycée depuis plus de 20 ans. Mais c'est un épouvantail facile, qui permet de justifier toujours plus d'abandon dans les exigences. Les enseignants le connaissent bien : cela fait vilaine lurette que les ministres de droche comme de goitre le leur servent. Il ne manque maintenant plus qu'une réforme pour achever de transformer les lycées français (rendez-vous compte : français, n'est-ce pas dégoutant, et pour tout dire terriblement vieux jeu ?) en high school tellement plus up-to-date.