Jean-Pierre Vernant et le CNRS
Le rejet du CNRS et de ses chercheurs est devenu un topos très fréquenté, justifiant les mesures en faveur de son démantèlement, notamment sous la forme d’instituts thématiques.
D’Entre mythe et politique de l’historien et anthropologue de la Grèce antique Jean-Pierre Vernant, j’extrais ce court passage provenant du discours qu’il prononça le 18 décembre 1984, à l’occasion de la remise de la médaille d’or du CNRS.
« Ma recherche est donc venue tout naturellement s’inscrire dans la ligne de ce qui a été dernièrement réalisé au CNRS : la réunion en un tout des sciences sociales et des sciences humaines, l’aménagement d’une série de passerelles entre secteurs différents, la création de structures horizontales recoupant tout le champ des différents savoirs pour les recentrer autour d’un même thème. Telle est à mes yeux la première implication symbolique de cette médaille. Une part de son éclat porte plus de lumière sur ces espaces de marge, encore peu fréquentés, où les frontières, au lieu d'obstacles, se font points de croisement, lieux de passage et de rencontre, postes d'observation privilégiés. [...] Pour cette tâche ambitieuse et qui pouvait paraître un peu gratuite ou inactuelle, vous nous avez fourni des moyens, à notre échelle; surtout, vous nous avez fait confiance ; vous avez soutenu notre équipe en lui laissant cette pleine liberté sans laquelle il n'est pas de recherche. » (Le Seuil, « La Librairie du XXe siècle », 1996, p. 45, réédition Points, 9,95 €).
V.D.
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