Religion et politique
La revue d’ethnologie Terrain, éditée par la Maison des sciences de l’homme de Paris et la sous-direction Archéologie et ethnologie du ministère de la Culture, s’intéresse dans son dernier numéro (51, septembre 2008, 181 p., 16 €), aux relations entre religion et politique. C’est d’actualité ! Et, en même temps, c’est une problématique centrale des sociétés depuis leur avènement. « On constate partout le développement récent d’un espace dans lequel des acteurs, institutions, pratiques, dispositifs et dispositions du politique et du religieux interagissent sous tous les rapports et à tous les niveaux, se combinant selon des formules toujours renouvelées, s’empruntant mutuellement des techniques et des savoir-faire, mais aussi des enjeux de mobilisation », écrit Elisabeth Claverie qui a conçu le dossier. Il arrive aussi que des situations politiques, dans un contexte de demande sociale pour des figures héroïques, suscitent du religieux et que celui-ci irradie l’espace public. C’est le cas, très bien étudié par Deborah Puccio-Den, chercheuse à l’Institut Marcel-Mauss, des juges antimafia assassinés en Italie et particulièrement du plus emblématique d’entre eux, Giovanni Falcone, objet d’un véritable culte en Sicile. Au cœur de ce culte, un arbre, un magnolia qui dresse sur le parvis de sa résidence. Celui-ci va recevoir de multiples offrandes adressé au saint laïc.
Vincent Duclert, EHESS
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