La modernisation de la France
« Trente glorieuses », « secteur tertiaire », « productivité » sont autant de notions que l’on doit en France à un économiste atypique Jean Fourastié. Cet ingénieur centralien, mais aussi élève de Science Po et docteur en droit, bien oublié aujourd’hui par les économistes, a été un des pédagogues de l’opinion publique au même titre qu’Alfred Sauvy pour la démographie. Dans un livre issu d’une brillante thèse (Jean Fourastié, un expert en productivité. La modernisation de la France années trente-années cinquante, Presses universitaires de Franche-Comté, 2008, 460 p., 26 €), l’historien Régis Boulat analyse la trajectoire de Fourastié mais loin de se limiter à une simple biographie, il propose une histoire de la modernisation de la France au milieu du XXe siècle autour de la notion de productivité. Il montre l’importance du Commissariat au Plan, des missions de productivité aux Etats-Unis et interroge ainsi le complexe processus d’américanisation. Les problématiques de l’histoire économique rencontre souvent dans ce livre celle de l’histoire des sciences sociales et tracent un portrait renouvelé de la France du début des années cinquante.
Alain Chatriot, CNRS
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