Critique d'un péplum
Après le succès cinématographique de l'année 2008 Bienvenue chez les Ch’tis sorti en février 2008, détrônant le film culte de La Grande Vadrouille qui régnait depuis plus de 40 ans en France, la chercheuse en Histoire contemporaine, enseignante à l’Institut d’Etudes Politiques de Lille, Elise Ovart-Baratte propose un pamphlet oxygénant et qui ne rapportera probablement pas à son auteur les 100 millions d’euros de recettes accumulés par le film au bout de cinq semaines. Les Ch’tis, c’était les clichés publié cet été aux éditions Calmann-Lévy au prix de 11 € ne se félicite pas du succès inattendu du film, bien au contraire. « Ce film joue contre la région et ses habitants, j’explique ici pourquoi » (p.16) écrit l’historienne. Dénonçant la subvention de 600 000 euros accordé au projet par le Conseil régional du Nord Pas de Calais, alors que le film avait déjà reçu 300 000 euros d’avance sur recettes de l’Organisme Régional d’Aide à la Création Cinématographie, l’auteur regrette une communication passéiste, erronée et complexée de la région et de ses habitants. L’objectif est simple : en 126 pages, elle cherche à réduire en miettes les stéréotypes négatifs – se demandant alors si l’idée originale de Danny Boon, « le Zidane du Nord » pour reprendre son expression, l’était vraiment. Elle persiste et pose ouvertement les questions qui dérangent, fustigent les chansons de Pierre Bachelet et Enrico Macias. La stratégie de communication soutenue par les institutions et les politiques locales lui parait incompréhensible. « Ne voient-ils pas à quel point Bienvenue chez les Ch’tis nous montre gros, parlant mal, peu enclins au travail, simplets et alcoolos ? Miroir, miroir, dis mois qui en France, sont les plus laids ? » (p.40). Je laisse ainsi le soin au lecteur de savoir si l’auteur arrive à mettre en valeur les innombrables atouts dont la région dispose et en finir avec l’idée que « chez nous, c’est vrai, c’est pas beau, c’est vrai qu’il fait moche, c’est vrai que c’est une région horrible, mais alors qu’est-ce qu’on est gentils ! » (p.45). A se demander si la stratégie marketing de la région ne devrait pas alors s’inverser … Pour l’heure, le livre devrait satisfaire tous les agacés du phénomène !
Lynda Sifer Rivière, Cermès, Ehess
Rédigé par : sophie coisne | 17 septembre 2008 à 15:22
Enfin un livre qui défend la cause des ch'tis effondrés par le pataquès que l'on fait désormais de leurs origines ! Pour la petite histoire, cette année et pour la première fois de ma vie (36 ans), une Parisienne m'a répondu "Coooool !" quand j'ai dit que j'étais ch'ti. Je file acheter le livre.