Atelier 62
De nombreuses critiques positives ont déjà salué le très fin et sensible Atelier 62 de Martine Sonnet (Editions Le temps qu’il fait, 2008, 200 p., 24 €). L’historienne y délaisse son cher dix-huitième siècle et l’histoire des femmes, dont elle est une spécialiste reconnue, pour retracer le destin d’un homme singulier, son père Amand (sans r) qui quitte, dans les années 50, son travail d’artisan forgeron et sa campagne normande pour devenir ouvrier à Renault Billancourt. D’abord seul déraciné, il est bientôt rejoint par épouse et enfants dont la banlieue parisienne va devenir le nouveau cadre de vie. Alternant les chapitres intimes et ceux qui documentent la condition ouvrière dans le rude atelier 62, Martine Sonnet renouvelle le genre biographique et compose un hommage de portée universelle en concentrant son intérêt (et le nôtre) sur les menus détails du quotidien de la forge et de la cité. L’objet de ce post est, bien sûr, d’inciter ceux qui ne l’ont pas déjà fait à découvrir ce livre attachant, mais aussi à consulter le site de Martine Sonnet (http://www.martinesonnet.fr) dans lequel elle parvient à adopter la même démarche de fusion des écritures personnelles et professionnelles.
Colette Le Lay, Centre François Viète, Nantes
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