Main basse sur l’école publique
Même si la rentrée n’est pas pour toute suite, un constat s’impose d’ores et déjà au vu des programmes des éditeurs. Elle sera placée sous le signe de la rentrée….. , puisqu’une bonne vingtaine d’ouvrages aborderont la question de l’école, de sa crise, de ses valeurs, de sa réforme, de son avenir. Le débat récurrent sur le système scolaire à la française croise désormais les chantiers présidentiels et gouvernementaux, lesquels sont précédés d’offensives intellectuello-médiatiques comme la tribune de l’actuel ministre de l’Education nationale Xavier Darcos, « le sarkozysme est l’allié de l’école » paru dans Le Monde le 18 juillet dernier *. L’un des essais à thèse les plus dérangeants est proposé par les éditions Démopolis. Il vient d’être envoyé à la presse et sera en librairie dès le 25 août. Un enseignant, Eddy Khaldi, par ailleurs militant à la Ligue de l'enseignement et conseiller fédéral de l'UNSA Education **, et une journaliste, Muriel Fitoussi, ont analysé l’ensemble des décisions et des réformes réalisées depuis 2002 – quand Xavier Darcos était ministre délégué ou même 1996 quand celui-ci était conseiller pour l’éducation auprès du premier ministre Alain Juppé. Ainsi le remplacement de 14 recteurs sur 30 depuis 2002 traduit pour les auteurs une insidieuse prise de contrôle de l’école publique par une tendance ultra-conservatrice, certains des nouveaux titulaires ayant même appartenu au Club de l’Horloge. Main basse sur l’école publique (224 p., 20 €) décrypte ainsi la logique de multiples mesures apparemment anodines et qui témoignent d’un pouvoir croissant d’une idéologie très hostile à un grand secteur public de l’école et de l’éducation. La méthode est stimulante et l’argumentation serrée. L’ouvrage souligne également l’impasse d’une résistance fondée seulement sur la défense du statu-quo. A sa lecture, on comprend combien les tenants de cette privatisation de l’école ont bénéficié d’un appel du vide, lequel renvoie plus profondément à la grande difficulté de la pensée républicaine à se retrouver une forme de modernité. L’urgence d’une vraie réflexion sur l’école n’en devient que plus cruciale. Nous en reparlerons notamment avec l’essai du sociologue François Dubet, Faits d’école (Editions de l’EHESS, 280 p., 14 €).
Vincent Duclert
* On lira avec intérêt la réponse d’un agrégé de lettres classiques et inspecteur pédagogique régional retraité, Raymond Mallerin : « Le darcosarkozysme est l’ennemi de l’école » (Le Monde, 10-11 août 2008).
** Il est précisé que "l'auteur n'est pas mandaté par ces organisations pour la publication de ce livre".
Rédigé par : CHALOT Jean-François | 03 septembre 2008 à 15:59
L'école publique menacée dans son existence même!
Les attaques contre l'école publique ont été nombreuses et depuis l'élection de Nicolas Sarkozy le rythme et le nombre des mesures destructrices ont augmenté... Tous ces coups, qu'il s'agisse de la suppression de la carte scolaire, de la fin du principe de mixité scolaire ou de la suppression de milliers de postes d'enseignants ne sont qu'un galop d'essai...C'est tout l'édifice que ce gouvernement veut détruire afin d'en arriver à un libéralisme tromphant avec des écoles concurrentes disposant de financements de plus en plus privés.
Les auteurs sont allés piocher dans les archives et ont mené une véritable enquête qui nous montre que toutes les réformes sont des éléments d'une stratégie élaborée par la droite avec le soutien d'associations catholiques ultra-réactionnaires comme SOS Education.... Les liens avec l'extrême droite via le club de l'horloge sont démontrés.
En 1992, des hauts fonctionnaires du service public fondent une association : Créateurs d'écoles...
Les membres fondateurs de cette association poursuivront leur réflexion et leur action au service de leur orientation.
15 ans plus tard: l'un, Maurice Quinet est recteur de Paris, un autre, Dominique Antoine, conseiller Education du président et un troisième ,Xavier Darcos, préside aux destinées de l'éducation encore nationale!
Comme le précise un article du Monde, cité par les auteurs : « Pour les enseignants, les créateurs d'écoles plébiscitent le recrutement sur profil, les rémunérations différenciées, le recrutement sur contrat à durée déterminée et la pratique du tutorat. »
Voici là tout un programme qui se met en place...quant au chèque Education dont disposerait chaque famille pour financer l'école de son choix, ce n'est plus seulement un rêve dans la tête d'horlogers ou de « créateurs d'école » mais une menance qui pèse sur l'avenir de l'école publique laïque!
Les auteurs, en nous invitant à revisiter quarante ans de guerre scolaire reviennent sur les différents reculs de la gauche et l'offensive de la droite...
Ils lèvent aussi le voile contre certaines idées fausses véhiculées par la droite cléricale comme celle qui consiste à affirmer que de nombreuses demandes d'inscriptions d'élèves ne sont pas satisfaites... Ce serait à la fois le signe irréfutable de la réussite de l'enseignement privé et la conséquence d'un cadre législatif bloquant le développement du privé!?
C'est une imposture! "Plus de 15% des classes de lycées privés comportent moins de 15 élèves. Quant aux collèges, plus de 11% de classes accueillent moins de 18 élèves."
Aujourd'hui l'école privée continue à travailler dans de meilleures conditions matérielles que l'école publique en disposant de crédits toujours en hausse, quant à la réussite : les élèves sont trIés à l'entrée et très peu d'évaluation sont publiées!
Si des divergences s'expriment entre les tenants de la stratégie catholique voulant faire de l'école privée un lieu d'évangélisation et ceux qui adoptent une logique libérale, les deux "courants" sont d'accord pour valoriser les performances affichées de l'école privée et pour que le plus vite possible toutes les écoles publiques ou privées fonctionnent sur le modèle des établissements privés !
La stratégie de la droite est claire, il s'agit, avec l'aide des ses alliés de remettre en question le service public d'éducation, de détricoter l'édifice afin de préparer une privatisation qui ne soit plus rampante mais galopante...
Ce livre nous invite au débat sur les enjeux du combat à mener.
Il faut aujourd'hui que les laïques se rassemblent et défendent cette école publique menacée dans son existence même.
Jean-François CHALOT
Rédigé par : id | 14 août 2008 à 16:52
L’urgence d’une vraie réflexion, dites-vous M. Duclert
N’en déplaise aux innombrables ayatollahs de la raison, le parcours jonché de cadavres et rouge sang de l’humanité et les sempiternelles redites particulièrement sanglantes constituants et singularisant ce dernier *, l’actuelle manière d'être à la vie particulièrement puérile de l'humain ** et l’actuelle attitude particulièrement infantile de ce dernier face à son milieu de vie ***, démontrent incontestablement que politiques et religions comme états et individus répètent depuis des millénaires toujours les mêmes enfantillages et, de par leur indécrottable étroitesse d’esprit, sont loin, très très loin de mettre un terme à leurs assassines et dévastatrices répétitions.
Dès lors, l’école, au milieu de cette infantile et aveugle folie meurtrière, qu’elle enseigne ceci ou cela, de cette manière ci ou de cette manière là…
* « … 650 millions d'enfants vivent dans un état d'extrême pauvreté; près de 800 millions d'enfants souffrent de malnutrition; 32 000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque jour pour des raisons qui auraient pu être évitées (notamment la malnutrition, les infections respiratoires et la malaria), selon les chiffres du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef). Le fort déclin de l'assistance aux pays les plus pauvres s'est traduit par une hausse du taux de mortalité des petits enfants. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) ajoute que plus d'un million d'adolescents meurent prématurément chaque année. Le nombre des enfants des rues s'accroît régulièrement et ils sont souvent victimes de "nettoyage social". » (Sources : Documents Département de l'information (DPI), Nations unies, Genève et New York 11.99) ; selon MSF (4 juillet 08), actuellement trois à cinq millions d’enfants dénutris meurent chaque année, 146 millions d'enfants de moins de cinq ans ont un poids insuffisant, inférieur à la normale, soit un enfant sur quatre et soixante millions d'enfants de moins de cinq ans souffrent d'émaciation (près d'un enfant sur dix).
** « les affrontements ne se cantonneront pas là : ils se développeront sur tous les autres territoires économiques : celui des ressources rares, celui des parts de marché. En un mot, la guerre des capitalismes sera le nouveau visage de la guerre économique du XXIème siècle. » Jean-Hervé Lorenzi, Président du Cercle des économistes, docteur en sciences économiques, agrégé des facultés de droit et de sciences économiques, à propos de « La guerre des capitalismes aura lieu », réflexion collective du Cercle des économistes, avril 2008, éditions Perrin.
*** cf. : Ann Allergy Asthma Immunol 2001 ;86 : 456-460, Corée du sud ; Rapport du 16 avril 07 du Military Advisory Board, USA ; Rapports 2004 de l’Agence française de sécurité sanitaire environnementale (AFSSE) ; Rapport 2005 du Dr Rajendra Pachuri, président du Comité intergouvernemental sur le changement du climat (IPCC) ; Rapport Meeting the Climate change, janvier 2005 ; Rapport annuel de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) « L’état de l’insécurité alimentaire dans le monde 2002 » ; Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) 2002 et 2004 ; Rapport 2001 Human Rights Watch (HRW) ; European Respiratory Journal, 23 avril 07 ; Rapport sur la santé dans le monde, OMS, 1995-2003-2005 ; Rapport annuel Amnesty International ; Rapport OMS, juillet 2007, Principles for Evaluating Health Risks in Children Associated with Exposure to Chemicals …etc.