Michael Pollak
Michael Pollak, élève émancipé de Pierre Bourdieu, disparu prématurément à l'âge de 44 ans en juin 1992, est un nom que l’on retrouve fréquemment dans les sciences sociales d’aujourd’hui. Viennois installé en France depuis 1971, sociologue rattaché à l’Institut d’histoire du temps présent (IHTP) et à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), il mena des travaux importants sur la modernité viennoise, sur l’expérience concentrationnaire, sur le sida, sur mai 68, sur l’histoire et la sociologie des sciences (jusqu'au nucléaire). Un ouvrage, dirigé par la sociologue Liora Israël (EHESS) et l’historienne Danielle Voldman (EHESS), rend hommage à cette œuvre foisonnante, empirique aussi bien qu’épistémologique, marquée du sceau d’une sociologie critique sans frontières (Michael Pollak. De l’identité blessée à une sociologie des possibles, Complexe, coll. « Histoire du temps présent », 2008, 266 p., 25 €). Parmi les nombreux chercheurs associés à l’entreprise, Luc Boltanski souligna l’impact intellectuel de Mai 68 sur le parcours de Michael Pollak. Il « était un intellectuel européen héritier de la grande tradition à la fois humaniste et critique qui s’est développée en Allemagne et en Europe central au cours du XXe siècle […]. Mais, sur ce fond commun, sa pensée et sa personnalité doivent beaucoup à l’atmosphère intellectuelle commune à celle de nombre des lieux où s’invente la sociologie au tournant des années 1960-1970. Cette atmosphère est d’abord marquée par l’extraordinaire ouverture du champ des possibles suscitée par Mai 68. Michael Pollak était un jeune intellectuel issu de Mai 68. »
Vincent Duclert
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