De Gaulle chef de guerre
En ce 14 juillet, fête nationale depuis 1880 et jour de défilé des forces armées, on évoquera la publication des actes du colloque de la Fondation Charles de Gaulle consacré à De Gaulle chef de guerre. De l’appel de Londres à la Libération de Paris 1940-1944 (Plon, coll. « Espoir », 633 p., 25 €). Les quarante collaborateurs abordent essentiellement ses responsabilités et son action en tant que chef de la France Libre. Les options strictement militaires ou stratégiques du général de Gaulle occupent une place réduite dans ce gros volume. On peut le regretter même si l’ensemble complète efficacement la somme toujours essentielle de Jean-Louis Crémieux-Brilhac sur la France Libre (Gallimard, coll. « La suite des temps », 1998, 969 p., rééd. 2001, 2 tomes, coll. « Folio histoire », 22 €). Certes, le général de Gaulle n’a cessé d’affirmer à Londres puis à Alger la suprématie du politique sur le militaire. Il n’en a pas moins été un chef militaire à la tête d’une armée très exceptionnelle, formée de quelques officiers et soldats de carrière et de beaucoup de civils ayant choisi le combat pour une certaine idée de la France. La section de l’ouvrage consacrée à cette thématique, « Combattre », est des plus réduite même si au demeurant intéressante avec les contributions de Claude d’Abzac-Epezy, André Martel et Julie le Gac. Au moment où s’épanouit une historiographie du fait guerrier, soulignée par la parution en mars dernier de l’essai très réussi de Stéphane Audouin-Rouzeau, Combattre (Seuil, coll. « Le nouveau monde », 2008 : compte rendu sur le Blog des Livres par pascal Acot, le 3 avril, page 10), on peut s’en étonner. On se consolera toutefois avec l’étude liminaire de Philippe Oulmont sur les « hauts lieux » du Général dont certains qu’il n’a jamais vus mais souvent exaltés, « tels Koufra ou Bir-Hakeim ».
Vincent Duclert
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