Décoloniser l’imaginaire
Quels sont les liens entre féminisme et « réalisme magique » (genre littéraire né au XXe siècle en Amérique Latine pour dénoncer les oppressions politiques et culturelles) ? Katherine Roussos explore les liens à travers les œuvres de trois romancières françaises de génération, d’origine et de forme d’écriture différentes (Décoloniser l’imaginaire, du réalisme magique chez Maryse Condé, Sylvie Germain et Marie NDiaye, Bibliothèque du féminisme, L’Harmattan, 2007, 251p., 22€). D’après Roussos, ces auteures font appel au surnaturel pour questionner les images et stéréotypes traditionnels (i.e. la maternité heureuse) et remettre en cause la domination masculine. La parole subversive est véhiculée par la magie qui permet de mieux commenter le quotidien des femmes. En même temps, des mythes alternatifs sont proposés et certaines images, comme celle de la sorcière/guérisseuse, revalorisées. Le « réalisme magique » de ces romancières invite ainsi à explorer des structures et des imaginaires inédits. Suite à la décolonisation des territoires, l’étude de Roussos montre le potentiel de ce genre littéraire ainsi que le rôle de l’écrivaine dans la décolonisation des imaginaires qui restent toujours dans le monde actuel sous l’emprise de la culture des dominants. Renée Champion
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